INSCRIPTION D'AUTUN.
127
HL
On doit remarquer dans l'inscription d'Autun deux parties très-distinctes. La première,
composée des six premiers vers, est écrite dans ie mètre élégiaque, avec le mot IXQTG en
acrostiche, et comme conclusion le vers sacramentel :
EcOts, 7rtvs Aaë&iq
La seconde comprend cinq vers hexamètres. Le sens aussi bien que le mètre change entre ces
deux parties, car la première se rapporte tout entière à l'Eucharistie et la seconde contient
l'épitaphe collective de la famille d'Aschandéus. Enfin la première est fort élégante, et
conçue dans une langue très-pure, tandis que la seconde contient des fautes de langue telles
que pour Mato^a, IlgxToptouo pour IIsxTop^to, et des formes d'une basse grécité, comme
pv/iTso pour pwcOt, et porte lempreinte d'une main moins familiarisée avec la langue grecque ".
De cela il résulte, ce me semble, que celui qui a composé l'inscription tumulaire d'As-
chandéus a cité en tête de cette épitaphe, comme profession de foi contre les païens et les
gnostiques, un petit poëme dogmatique renfermant l'expression des vérités les plus augustes
du Christianisme et composé par un auteur plus habile, soit contemporain, soit plutôt
antérieur.
Que les chrétiens aient plus d'une fois rendu témoignage de leurs croyances sur leurs
tombeaux par des inscriptions telles quelUCTOC EK IUCTooNb FEDE CVST!TVTVS\ CREDO
RESVSC...^ [N cHRtsTyM CREDENS% c'est là un fait déjà fort intéressant pour la dé-
fense de mon opinion ; mais il est bien plus curieux de voir toute une classe d'inscriptions,
particulièrement du royaume de Naples, sur lesquelles mon attention a été appelée par mon
savant ami, M. Ed. Le Blant, et qui portent comme profession de foi, soit au commencement,
soit à la fin, les fameux versets de Job ^ : &do emm çuod redemptor mens umd, et in nouA-
sûuo die de terra .s'arrecturus sam: — et rarsas eircumdaêor pede mea, et in carne mea uideêo
Deam meam, de même qu'ici sont placés en tête les trois distiques contenant l'expression du
dogme. Je crois devoir donner le texte de ces inscriptions, car personne n'a signalé jusqu'ici
cette formule intéressante; je commencerai par celles qui portent le verset en tête:
* On ne doit donc pas, d'après cela, se préoccuper de tout à l'heure emprunter quelques pages,
trouver une fin à l'acrostiche des premiers vers, comme ' Muratori, MCMLXIV, 6.
l'ont fait D. Pitra, Franz et M. Dübncr. ' Fer., p. 359.
^ Cette distinction entre les deux parties de l'inscrip- ' Muratori, MDCCCLV1I.
tion d'Autun a été faite pour la première fois par mon ' Jd. MM., 1.
père dans le Mémoire encore inédit auquel nous allons ' XIX, 26.
127
HL
On doit remarquer dans l'inscription d'Autun deux parties très-distinctes. La première,
composée des six premiers vers, est écrite dans ie mètre élégiaque, avec le mot IXQTG en
acrostiche, et comme conclusion le vers sacramentel :
EcOts, 7rtvs Aaë&iq
La seconde comprend cinq vers hexamètres. Le sens aussi bien que le mètre change entre ces
deux parties, car la première se rapporte tout entière à l'Eucharistie et la seconde contient
l'épitaphe collective de la famille d'Aschandéus. Enfin la première est fort élégante, et
conçue dans une langue très-pure, tandis que la seconde contient des fautes de langue telles
que pour Mato^a, IlgxToptouo pour IIsxTop^to, et des formes d'une basse grécité, comme
pv/iTso pour pwcOt, et porte lempreinte d'une main moins familiarisée avec la langue grecque ".
De cela il résulte, ce me semble, que celui qui a composé l'inscription tumulaire d'As-
chandéus a cité en tête de cette épitaphe, comme profession de foi contre les païens et les
gnostiques, un petit poëme dogmatique renfermant l'expression des vérités les plus augustes
du Christianisme et composé par un auteur plus habile, soit contemporain, soit plutôt
antérieur.
Que les chrétiens aient plus d'une fois rendu témoignage de leurs croyances sur leurs
tombeaux par des inscriptions telles quelUCTOC EK IUCTooNb FEDE CVST!TVTVS\ CREDO
RESVSC...^ [N cHRtsTyM CREDENS% c'est là un fait déjà fort intéressant pour la dé-
fense de mon opinion ; mais il est bien plus curieux de voir toute une classe d'inscriptions,
particulièrement du royaume de Naples, sur lesquelles mon attention a été appelée par mon
savant ami, M. Ed. Le Blant, et qui portent comme profession de foi, soit au commencement,
soit à la fin, les fameux versets de Job ^ : &do emm çuod redemptor mens umd, et in nouA-
sûuo die de terra .s'arrecturus sam: — et rarsas eircumdaêor pede mea, et in carne mea uideêo
Deam meam, de même qu'ici sont placés en tête les trois distiques contenant l'expression du
dogme. Je crois devoir donner le texte de ces inscriptions, car personne n'a signalé jusqu'ici
cette formule intéressante; je commencerai par celles qui portent le verset en tête:
* On ne doit donc pas, d'après cela, se préoccuper de tout à l'heure emprunter quelques pages,
trouver une fin à l'acrostiche des premiers vers, comme ' Muratori, MCMLXIV, 6.
l'ont fait D. Pitra, Franz et M. Dübncr. ' Fer., p. 359.
^ Cette distinction entre les deux parties de l'inscrip- ' Muratori, MDCCCLV1I.
tion d'Autun a été faite pour la première fois par mon ' Jd. MM., 1.
père dans le Mémoire encore inédit auquel nous allons ' XIX, 26.