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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,4): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 4 — Paris, 1856

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https://doi.org/10.11588/diglit.33563#0188
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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

à ces paroles de saint Paul (P/uVip., H, y) : &weapsM?n cjrûîenmd/iuwam servf acc?p:en.s....
proptcr çuod et Dens ejco/tood .. ou plutôt, conformément à la parole du Sauveur
lui-même (Luc, XXIV, 26) : Æorme Aeee oportuit poti C/uisttmi et !to mtrore 7/7
D'un côté, le Fils de Dieu est en croix, la tête affaissée du côté de sa Mère. Vous
ne lui verrez point les traits convulsifs, la bouche ouverte et les formes amaigries que les
statuaires et les peintres des derniers siècles nous ont habitués à voir dans le divin Crucifié.
L'art du XL siècle était sans doute moins savant, mais il puisait à des sources plus hautes un
idéal plus beau. L'artiste ne perd pas de vue que le Sauveur mourant est un Dieu qui meurt,
et vous le comprenez au calme de son repos, à l'éternelle jeunesse de ses traits et au nimbe glo-
rieux remplaçant la couronne d'épines. Comme la merveille du christianisme au moral est
d'embellir la douleur par l'amour divin et de rendre aimable la mort même par l'espérance,
un secret instinct portait l'artiste chrétien, soit des catacombes, soit du haut moyen âge, à
rendre cette merveille sensible par la plastique et la peinture. Ou'on me permette de gémir
de ce que l'art ait quitté cette noble et poétique voie pour se perdre dans l'étude mesquine
de la réalité physique! Je ne voudrais pas, pour mon compte, qu'on pariât jamais de mort
sans parler aux justes d'espérance; qu'on montrât le Sauveur en croix sans le nimbe divin
qui indique sa toute-puissance dans la mort, ou sans la tête d'Adam, ou bien le calice, qui
expriment la rédemption, ou sans la main divine, ou bien le serpent vaincu, qui annoncent
la victoire sur l'enfer, ou enfin sans la couronne, qui rappelle la récompense céleste, idée
rendue sur notre tau par la représentation de Jésus-Christ dans sa gloire (yèp 36). Assis au
sein de l'muccessiè/e /annére de la divinité, le Sauveur est entouré de ses anges, qui viennent
de le transporter sur son trône, et, tenant le livre de sa loi, qui doit servir au jugement su-
prême, il enseigne et bénit.
Sur la monture d'argent sont gravés des mystères intermédiaires entre celui du Calvaire
et celui de l'Ascension : lange assis sur le tombeau ouvert annonce la résurrection aux
trois Maries, un autre ange vole annoncer aux justes des limbes leur délivrance, et Jésus-
Christ lui-même, le nouvel Adam, vient prendre par la main le premier père des humains
pour l'introduire dans les Cieux avec sa postérité fidèle. On lit au sommet de la plaque
d'argent: -}* REHQVtE SCE MAR'E E ST< CR1STOFOR!. Le but de la monture était
donc de protéger de saintes reliques. Les crosses à reliques, en effet, n'étaient pas rares. La
bénédiction divine attachée aux restes mortels des élus en faisait désirer partout la présence.
On les plaçait sous les autels et sur les autels, dans les trésors, dans les porches d'église ; on en
gardait dans sa demeure, on les portait sur sa personne; l'évêque ou l'abbé en conservait dans
sa croix pectorale et souvent il en recueillait dans sa crosse... Ainsi le célèbre saint Dunstan, de
Cantorbéry, ayant brisé son bâton en combattant une apparition du démon sous la figure
d'un ours, ainsi que le moine Osbertle raconte dans sa vie, il en fit faire un autre plus solide et
 
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