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https://doi.org/10.11588/diglit.3436#0010
2 LES FOUILLES.
d'une façon plus satisfaisante aux renseignements incomplets qui
nous sont parvenus sur cette célèbre localité. Il y en a même qui
ont eu recours à des interprétations tout à fait arbitraires des an-
ciens textes afin de les adapter à leur opinion '.
Pendant les voyages que j'ai eu l'occasion de faire ces dernières
années en Épire, j'étais constamment préoccupé de l'idée du temple
de Dodone. J'avais un grand désir de découvrir ce temple qui, le
premier célèbre dans le monde bellénique, continuait à se dérober
aux recherches des voyageurs et des archéologues. Je cherchais
quelque preuve de son emplacement dans toutes les localités offrant
des ruines que j'avais l'occasion de visiter. J'en avais déjà fouillé
plusieurs lorsque, dans l'été de 1875, étant à Jannina, j'appris que
les villageois du district de Tcharacovista découvraient très-sou-
vent d'anciennes monnaies dans les ruines que la plupart des
voyageurs croyaient être celles de Passaron, capitale de la Mo-
lossie. Ces renseignements et l'étendue de ces ruines, dont j'avais
déjà plusieurs fois entendu parler, me donnèrent l'idée que des
fouilles y mettraient probablement à jour d'anciens monuments
qui pourraient contribuer à éclaircir quelques-uns des points obs-
curs de la topographie de l'Épire.
Poussé par cette idée et par le désir de trouver Dodone, j'en-
voyai des ouvriers à Tcharacovista et j'y fis faire des fouilles en
plusieurs endroits 2.
A mon arrivée sur les lieux, le théâtre et l'enceinte fortifiée
étaient en apparence les ruines les plus importantes. Au sud-est
1 Les ruines, qui étaient considérées jus-
qu'à présent par la plupart des voyageurs
comme appartenant à Dodone, étaient celles
de Gastritza, situées à quatre kilomètres en-
viron au sud-est de Jannina.
2 J'ai fait diriger ces premières fouilles
d'essai par M. Mineyko, ingénieur du Vi-
layet de Jannina, qu'Akif-Pacha, gouver-
neur général d'Épire et de Thessalic , avait
bien voulu mettre à ma disposition pour
mes recherches archéologiques, et dont je
me plais à reconnaître l'aide qu'il m'a prê-
tée pour l'exécution de ces premiers tra-
vaux.
>-v,.
d'une façon plus satisfaisante aux renseignements incomplets qui
nous sont parvenus sur cette célèbre localité. Il y en a même qui
ont eu recours à des interprétations tout à fait arbitraires des an-
ciens textes afin de les adapter à leur opinion '.
Pendant les voyages que j'ai eu l'occasion de faire ces dernières
années en Épire, j'étais constamment préoccupé de l'idée du temple
de Dodone. J'avais un grand désir de découvrir ce temple qui, le
premier célèbre dans le monde bellénique, continuait à se dérober
aux recherches des voyageurs et des archéologues. Je cherchais
quelque preuve de son emplacement dans toutes les localités offrant
des ruines que j'avais l'occasion de visiter. J'en avais déjà fouillé
plusieurs lorsque, dans l'été de 1875, étant à Jannina, j'appris que
les villageois du district de Tcharacovista découvraient très-sou-
vent d'anciennes monnaies dans les ruines que la plupart des
voyageurs croyaient être celles de Passaron, capitale de la Mo-
lossie. Ces renseignements et l'étendue de ces ruines, dont j'avais
déjà plusieurs fois entendu parler, me donnèrent l'idée que des
fouilles y mettraient probablement à jour d'anciens monuments
qui pourraient contribuer à éclaircir quelques-uns des points obs-
curs de la topographie de l'Épire.
Poussé par cette idée et par le désir de trouver Dodone, j'en-
voyai des ouvriers à Tcharacovista et j'y fis faire des fouilles en
plusieurs endroits 2.
A mon arrivée sur les lieux, le théâtre et l'enceinte fortifiée
étaient en apparence les ruines les plus importantes. Au sud-est
1 Les ruines, qui étaient considérées jus-
qu'à présent par la plupart des voyageurs
comme appartenant à Dodone, étaient celles
de Gastritza, situées à quatre kilomètres en-
viron au sud-est de Jannina.
2 J'ai fait diriger ces premières fouilles
d'essai par M. Mineyko, ingénieur du Vi-
layet de Jannina, qu'Akif-Pacha, gouver-
neur général d'Épire et de Thessalic , avait
bien voulu mettre à ma disposition pour
mes recherches archéologiques, et dont je
me plais à reconnaître l'aide qu'il m'a prê-
tée pour l'exécution de ces premiers tra-
vaux.
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