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https://doi.org/10.11588/diglit.3436#0205
MME
COMMENTAIRE DE SIX INSCRIPTIONS.
197
« moi, Agathon, fils d'Échéphylos, et ma famille, proxènes des Molosses et de
« leurs alliés durant trente générations, depuis Cassandra la Troyenne, nous
« Zacynthiens de naissance. »
Après la lecture de ce texte, assez clair en général, il n'est pas
nécessaire d'insister spécialement sur la formule initiale -®e6ç.
Tu/a-, qui est fort usitée comme invocation au début des actes
officiels, soit religieux soit profanes. Les mots x,où yeveà sont, à ce
qu'il semble, pour x,ai y] ye/eà txou ou x.ai -'i\ i\m ysveà, et le mot
ysvsà n'a pas ici le même sens que dans les lignes 8 et 10, sans
que cette diversité puisse laisser de cloute sur l'interprétation.
L'omission de l'article tcôv avant le mot a-u;xp,à.^tùv, plus remar-
quable ici qu'elle ne le serait sur un monument archaïque n'a
rien qui étonne. On peut donc négliger, comme accessoires,
ces détails de pure grammaire.
L'indice fourni par les caractères de la gravure concorde assez
bien avec le calcul qui résulte de la mention de trente généra-
tions entre le donateur et la Troyenne Cassandra. En effet, en
prenant pour chaque génération le nombre de 30 ans, qui est
ordinairement admis par les chronologistes, on a, pour les trente
générations, 900 ans, qui, déduits de 1270, date que l'on peut
appeler classique pour la prise de Troie, nous reportent à l'an 370
avant notre ère, c'est-à-dire cent cinquante ans environ avant les
dévastations de l'Étolien Dorimachos.
Mais des difficultés plus graves se présentent pour l'explication
de cette étrange dédicace. A quel titre le nom de Cassandre
figure-t-il comme point de départ d'un tel calcul? Une tradition
qui nous est conservée par Pausanias (II, 16, § 6) donnait à la
célèbre prophétesse troyenne deux fils jumeaux, Télédamus et
Pélops, qu'elle aurait eus d'Agamemnon pendant sa captivité à
Mycènes, mais qui, il est vrai, auraient été tués tout jeunes
COMMENTAIRE DE SIX INSCRIPTIONS.
197
« moi, Agathon, fils d'Échéphylos, et ma famille, proxènes des Molosses et de
« leurs alliés durant trente générations, depuis Cassandra la Troyenne, nous
« Zacynthiens de naissance. »
Après la lecture de ce texte, assez clair en général, il n'est pas
nécessaire d'insister spécialement sur la formule initiale -®e6ç.
Tu/a-, qui est fort usitée comme invocation au début des actes
officiels, soit religieux soit profanes. Les mots x,où yeveà sont, à ce
qu'il semble, pour x,ai y] ye/eà txou ou x.ai -'i\ i\m ysveà, et le mot
ysvsà n'a pas ici le même sens que dans les lignes 8 et 10, sans
que cette diversité puisse laisser de cloute sur l'interprétation.
L'omission de l'article tcôv avant le mot a-u;xp,à.^tùv, plus remar-
quable ici qu'elle ne le serait sur un monument archaïque n'a
rien qui étonne. On peut donc négliger, comme accessoires,
ces détails de pure grammaire.
L'indice fourni par les caractères de la gravure concorde assez
bien avec le calcul qui résulte de la mention de trente généra-
tions entre le donateur et la Troyenne Cassandra. En effet, en
prenant pour chaque génération le nombre de 30 ans, qui est
ordinairement admis par les chronologistes, on a, pour les trente
générations, 900 ans, qui, déduits de 1270, date que l'on peut
appeler classique pour la prise de Troie, nous reportent à l'an 370
avant notre ère, c'est-à-dire cent cinquante ans environ avant les
dévastations de l'Étolien Dorimachos.
Mais des difficultés plus graves se présentent pour l'explication
de cette étrange dédicace. A quel titre le nom de Cassandre
figure-t-il comme point de départ d'un tel calcul? Une tradition
qui nous est conservée par Pausanias (II, 16, § 6) donnait à la
célèbre prophétesse troyenne deux fils jumeaux, Télédamus et
Pélops, qu'elle aurait eus d'Agamemnon pendant sa captivité à
Mycènes, mais qui, il est vrai, auraient été tués tout jeunes