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OBSERVATIONS SUR QUELQUES OBJETS

il

époque ancienne et pour les cérémonies religieuses. A Dodone en
particulier, nous savons que le plus grand nombre des offrandes
étaient de bronze. Les anciens, en nous expliquant le proverbe
grec : AioSwvouov ^aTxeïov, ne parlent pas seulement du célèbre
lébès d'airain des Corcyréens, consacré au sommet d'une colonne
et frappé par le fouet, constamment agité par le vent, que tenait
une statuette du même métal placée sur une colonne voisine. Cet
exemple n'était pas unique : le son rendu par les vases de bronze
se joignait au bruissement fatidique du chêne sacré et complétait
un système de divination qui reposait principalement sur l'audi-
tion des bruits. Un auteur rapporte que les murs mêmes du
temple étaient formés par un entassement de trépieds et de bassins
de bronze, pressés l'un contre l'autre, de telle sorte que, si l'on
touchait à l'un de ces vases, la vibration sonore se répercutait dans
toute la masse et l'on en tirait augure \ Cette assertion , toute
singulière qu'elle paraisse, s'explique assez bien cependant par
l'usage où étaient les anciens Grecs d'élever parfois en l'honneur
des dieux des espèces de constructions avec les offrandes qui
leur étaient consacrées : on connaît à Délos le fameux autel qui
était formé avec les cornes entrelacées des victimes2, à Olympie
celui que l'on pétrissait avec les cendres accumulées des sacrifices, à
Delphes la tradition d'un temple primitif fabriqué avec des bran-
ches de laurier3. Il n'est pas invraisemblable que, dans le temple
de Dodone ou dans quelque autre partie du sanctuaire, les nom-
breux vases de bronze aient été disposés symétriquement, de
manière à former des parois et une sorte d'enceinte religieuse :
c'était une manière d'utiliser pour la décoration du lieu sacré les
ex-voto qui finissaient par l'encombrer. On trouverait, même

1 Auteurs cités par Etienne de Byzance,
AcoScôvt] (voirp. 166, note 6 et p.167,note 1).

- Gallimaque, Hymn. Apoll., 62.
3 Pausanias, V, 13, 8; X, S, 9.
 
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