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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Héron de Villefosse, Antoine: L’Apollon d’Entrains
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0015

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également seul avec le même attribut : c’est ainsi qu’on peut le voir au
fond d’une cylix de l’ancienne collection du comte de Laborde. Il est
assis devant l’autel de Delphes, tenant la lyre de la main gauche et une
patère dans la main droite avancée (i). Dans le bas-relief votif décou-
vert à Golgos, Apollon est représenté de la même façon (2). Ces exem-
ples empruntés à des monuments grecs pourraient ne pas sembler
concluants, puisqu’il s’agit d’une statue exécutée certainement en
Gaule à l’époque de la domination romaine ; mais les types adoptés
chez les Grecs se conservèrent chez les Latins, de même que l’exporta-
tion ne fit point perdre aux différentes divinités les vertus qui leur
étaient attribuées dans leur patrie. La façon négligée dont la main
gauche est passée au-dessus des cordes de la cithare, me semble être
une confirmation de mon hypothèse : elle indique que le dieu 11e
jouait pas de son instrument ; il est donc probable qu’il 11e tenait
pas le plectrum.

On sait, par un important passage de César, que, parmi les divinités
de la Gaule, Apollon occupait la seconde place après Mercure et
qu’il était spécialement invoqué contre les maladies, Apollinem morbos
depellere (3). Une phrase du Panégyrique de Constantin Auguste par Em-
mène, mise en lumière par M. Alfred Maury (4), prouve que ce dieu
avait un temple à Autun, dans lequel il était adoré. Or Autun est peu
éloigné d’Entrains, et les deux villes d'Augustodunum et d'Intaranum
étaient, à l’époque romaine, en communication directe. J’ai dit dans
mon premier article la raison qui me poussait à voir dans la statue en
question (5) la figure d’Apollon Borvon dont le caractère médical,

(1) Lenormant et J. de Witte, Élite clés monu-
ments céramogrciphiques, t. II, p. 17.

(2) A. Dumont, Rev. circh., nouv. série, 1873,
XXV, p. 159.

(3) De belle Gallico, VI, 17.

(4) Alfred Maury, De VApollon gaulois (dans
Rev. circh., nouv. série, I, p. 58).

(5) M. Jullien, artiste peintre, qui a vu la statue
au moment de la découverte, a pu constater qu’il
existait des traces très-apparentes de constructions
dans l’endroit où elle se trouvait. Il m’a communi-
qué, avec ce renseignement, plusieurs objets trou-

vés à Entrains, parmi lesquels j’ai remarqué deux
poids antiques, en bronze, tous deux déformé ar-
rondie, à deux faces planes jadis garnies d’inscrip-
tions incrustées en argent. Le premier porte en
creux sur la face supérieure le chiffre II : la face-
inférieure, qui portait des caractères, a été entière-
ment grattée; il pèse 645 grammes. Le second
porte le chiffre I ; de l’autre côté on distingue la
lettre M: il pèse 317 grammes. Le poids du se-
cond est donc inférieur de 5 grammes 50 au poids
de la moitié du premier.
 
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