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Le sujet, retracé sur un fond blanc (i), représente Bacchus jeune,
accompagné de la panthère sacrée, et une coupe vers laquelle le cep
de vigne auquel le dieu s’adosse semble de lui-même abaisser ses
grappes. Cette dernière circonstance est nouvelle, et ne se retrouve
à ma connaissance sur aucun autre monument. Le mouvement de la
panthère, la façon dont elle relève sa tête, indique clairement qu’elle
est avide de la liqueur qui va remplir la coupe.
C’est toujours le Bacchus du type juvénile et efféminé qu’accom-
pagne la panthère, animal qui paraît emprunté à la symbolique du
culte du Bassareus lydien (2), d’où provient aussi ce type de repré-
sentation du dieu. Quelquefois il lui présente une grappe de raisin (3)
ou bien en exprime le jus dans un vase (4) pour le lui donner à boire,
car cet animal est dépeint comme aimant le vin (5). On disait que
Dionysos se plaisait à l’en abreuver ; que la panthère n’était pas seu-
lement un animal ardent, bondissant comme une Ménade (6), mais
que celles qui le suivaient n’étaient autres que des Ménades métamor-
phosées (7).
E. de CHANGE.
Dans son bel ouvrage sur les Inscriptions antiques cle Vienne (1. I, p. 102, n° 23;
Atlas, pi. 1 , n° 1), M. Allmer a reproduit l’autel octogone cle marbre découvert et
conservé au château de Golat, commune d’Agnin, arrondissement de Vienne, avec
son intéressante dédicace Joui Optimo Maximo et || caeteris cliis deabusque [| immor-
talibus || pro sainte Imperatorum [j L. Septimi Severiet [| M. Aurelii Antonini.(8).
Il ajoute ensuite : « Des huit bustes de haut-relief qui décorent le pourtour de
« l’autel d’Agnin, nous avons cru reconnaître, au-dessus de l’inscription, Jupiter
« et Junon ; à droite, peut-être Mars, ensuite Neptune, puis Diane d’après un attri-
« but qui semble être un arc ; à gauche, Mercure et Minerve. Le huitième buste
« représente une déesse, mais nous ne savons dire laquelle. »
Ces désignations ne me paraissent point exactes. Les huit bustes de divinités de
(1) Les chairs cle la figure cle Bacchus sont d’un
ton briqueté assez dur.
(2) Voy. F. Lenormant, dans le Dictionnaire
des antiquités grecques et romaines cle la librairie
Hachette, fasc. 4, p 622.
(3) Mus. Chiaramonti, pl. xxvn ; Lippert, Dak-
tijlioth., I, 160; II, 139 et 140.
(4) Mus. Borbon., t. III, pl. l.
(b) Lippert, I , 202 ; Wicar, Galerie de Flo-
rence, t. II, pl. xxxix ; R. Gall. di Firenze, sér. V,
pl. xxxv, n° 3 ; et sur un très-grand nombre d’au-
tres monuments. — Bacchus fait boire sa pan-
thère clans un scyphos : Clarac, Mus. de sculp-
ture, pl. 683, n° 1604.
(6) Philostrat., Icon., I, 19.
(7) Oppian., Cyneget., III, v. 78 et suiv. ; IV,
v. 230 et suiv.
(8) Mém. de la Soc. des Antiquaires de France,
t. XIII, p. 117; Hanzen, Inscr. lat., n° 5634; Her-
zog, Gall. Narbon. provinc. rom., n° 541.
Le sujet, retracé sur un fond blanc (i), représente Bacchus jeune,
accompagné de la panthère sacrée, et une coupe vers laquelle le cep
de vigne auquel le dieu s’adosse semble de lui-même abaisser ses
grappes. Cette dernière circonstance est nouvelle, et ne se retrouve
à ma connaissance sur aucun autre monument. Le mouvement de la
panthère, la façon dont elle relève sa tête, indique clairement qu’elle
est avide de la liqueur qui va remplir la coupe.
C’est toujours le Bacchus du type juvénile et efféminé qu’accom-
pagne la panthère, animal qui paraît emprunté à la symbolique du
culte du Bassareus lydien (2), d’où provient aussi ce type de repré-
sentation du dieu. Quelquefois il lui présente une grappe de raisin (3)
ou bien en exprime le jus dans un vase (4) pour le lui donner à boire,
car cet animal est dépeint comme aimant le vin (5). On disait que
Dionysos se plaisait à l’en abreuver ; que la panthère n’était pas seu-
lement un animal ardent, bondissant comme une Ménade (6), mais
que celles qui le suivaient n’étaient autres que des Ménades métamor-
phosées (7).
E. de CHANGE.
Dans son bel ouvrage sur les Inscriptions antiques cle Vienne (1. I, p. 102, n° 23;
Atlas, pi. 1 , n° 1), M. Allmer a reproduit l’autel octogone cle marbre découvert et
conservé au château de Golat, commune d’Agnin, arrondissement de Vienne, avec
son intéressante dédicace Joui Optimo Maximo et || caeteris cliis deabusque [| immor-
talibus || pro sainte Imperatorum [j L. Septimi Severiet [| M. Aurelii Antonini.(8).
Il ajoute ensuite : « Des huit bustes de haut-relief qui décorent le pourtour de
« l’autel d’Agnin, nous avons cru reconnaître, au-dessus de l’inscription, Jupiter
« et Junon ; à droite, peut-être Mars, ensuite Neptune, puis Diane d’après un attri-
« but qui semble être un arc ; à gauche, Mercure et Minerve. Le huitième buste
« représente une déesse, mais nous ne savons dire laquelle. »
Ces désignations ne me paraissent point exactes. Les huit bustes de divinités de
(1) Les chairs cle la figure cle Bacchus sont d’un
ton briqueté assez dur.
(2) Voy. F. Lenormant, dans le Dictionnaire
des antiquités grecques et romaines cle la librairie
Hachette, fasc. 4, p 622.
(3) Mus. Chiaramonti, pl. xxvn ; Lippert, Dak-
tijlioth., I, 160; II, 139 et 140.
(4) Mus. Borbon., t. III, pl. l.
(b) Lippert, I , 202 ; Wicar, Galerie de Flo-
rence, t. II, pl. xxxix ; R. Gall. di Firenze, sér. V,
pl. xxxv, n° 3 ; et sur un très-grand nombre d’au-
tres monuments. — Bacchus fait boire sa pan-
thère clans un scyphos : Clarac, Mus. de sculp-
ture, pl. 683, n° 1604.
(6) Philostrat., Icon., I, 19.
(7) Oppian., Cyneget., III, v. 78 et suiv. ; IV,
v. 230 et suiv.
(8) Mém. de la Soc. des Antiquaires de France,
t. XIII, p. 117; Hanzen, Inscr. lat., n° 5634; Her-
zog, Gall. Narbon. provinc. rom., n° 541.