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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Récamier Étienne: Les courses de chars à Lugdunum
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0037

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dieux ailés à cheval, qui jouent dans la scène de marbre le rôle que les coureurs ou
ministri jouaient dans le cirque, précédant les chars et les lutteurs. Ces gracieux cava-
liers ont des attitudes très-variées ; leur nombre rappelle les quatre factions du cirque,
la blanche, la rouge, la verte et la bleue, dont les compétitions ont ensanglanté l’arène
de Constantinople et ébranlé le trône de Justinien.

Le nombre des factions a varié aux différentes époques de l’histoire romaine. Sous
Domitien leur nombre s’éleva à six ; à la fin de l'empire elles étaient réduites à deux,
la verte et la bleue ; mais le goût des courses de char est plus ancien que la république,
et a duré jusqu’à la chute de Constantinople. Le cirque avait déjà reçu sous Tarquin
la forme qu’il conserva jusqu’à la fin de l’empire, et qui présentait une grande analo-
gie avec celle de l’hippodrome des Grecs (1). Les grands artistes de la Sicile firent, à la
plus belle époque de l’art grec, d’admirables médaillons, chefs-d’œuvre de la glyptique,
qui représentent au revers des quadriges avec des chevaux aussi beaux que ceux du
Parthénon. Noble récompense digne des vainqueurs que saluaient les applaudissements
des contemporains de Phidias ! Les deniers d’argent de la république romaine repro-
duisent souvent les chars de course que nous retrouvons sur le revers d’un grand
nombre d’empereurs. Une des plus belles médailles de bronze du règne de Trajan, par
un tour de force de la gravure, reproduit à son revers le Circus maximus de Rome avec
ses carceres, ses gradins remplis de spectateurs et sa spina couverte de majestueux édi-
fices, entre lesquels nous distinguons l’image grandiose de Cybèle et l’obélisque, les
temples, les portiques et les chars consacrés à la Lune. Remarquons que dans cette mé-
daille comme sur un grand nombre de bas-reliefs, les deux metcie sont composées de
deux groupes de bornes disposées en forme de triangle équilatéral. La numismatique de
Trajan, d’Antonin, de Sévère, de Gordien et de Probus nous offre un grand nombre
de monuments inspirés par les jeux du cirque. Enfin, au moment de la décadence ro-
maine, le désir de récompenser les vainqueurs des courses produit une sorte de résur-
rection de l’art d’où sortirent les médaillons contorniates dont les revers empruntent
très-souvent leurs sujets au cirque, et dont la face présente la tête des empereurs, qui
comme Auguste ou Trajan ont été les protecteurs des jeux, ou de ceux qui comme Gali-
gula, Néron, Vitellius, Domitien, Lucius Vérus, Commode, Caracalla, Géta et Éla-
gabale ont été d’illustres cochers : aurigante Caio. Ce talent assurait aux plus mauvais
empereurs une popularité qui les plaçait à côté des vainqueurs célèbres du cirque.

Les auteurs nous ont légué les noms d’un grand nombre de cochers et de chevaux
favoris de la population romaine. Notons, parmi les coursiers favoris du peuple, Roseus

(]) Comme on peut s’en convaincre en compa-
rant le plan de l’hippodrome d’Olympie dressé par
Visconti avec celui du cirque de Constantinople, la
description de Pausanias (VI, 20, 7) avec celle de
Polybe (XXX, 13, 2), dans les deux cas l’arène

(opopo?) est partagée en deux par la spina, ou yfôy.a,
mur, levée de terre ou barrière plus ou moins or-
née terminée à chaque bout par des bornes (meta,
woaz) autour desquelles tournaient les chars.
 
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