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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 2
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Chanot, E. de: Caystros et Cilbis – Hélène et Canobos: peintures d’un manuscrit de Nicandre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0043

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35 —

Canope même (i), ou sur la plage, près d’Alexandrie (2). On 11e con-
naît, du reste, aucune autre représentation d’art empruntée à la fable
que raconte ici Nicandre. Dans la miniature de notre manuscrit, les
deux personnages principaux de la scène sont nimbés. Canobos, couché
sur le sable du rivage, n’a pas encore expiré et soulève la partie
supérieure de son corps en s’appuyant sur le coude gauche. Auprès
de lui, le serpent hémorhoïs se tord, les reins déjà brisés ; Hélène
s’élance pour le fouler de nouveau à ses pieds. Un des matelots du
vaisseau de Ménélas, sans nimbe, est le témoin de la scène ; il est
armé d’un bouclier rond argien et d’une longue sarisse, comme s’il
s’était préparé à combattre le reptile. Dans un des angles de la com-
position, au fond, on voit la mer et le vaisseau du roi de Sparte, la
voile gonflée par le vent.

La représentation de la miniature n° 1 n’est pas moins neuve. Celle-
ci a été copiée du verso du feuillet 17 du manuscrit. Elle y suit immé-
diatement les vers 63o-635 des Theriaca. « Prends aussi le rhamnos
« gonflé, pareil à une petite tête de pavot et toujours enveloppé d’une
« fleur blanche; il est appeléphilétère par les hommes qui, près du
« Tmolos et du tombeau de Gygès, habitent les roches du Parthénion,
« là où les chevaux paissent tranquilles les champs de Cillais, et où
« sont les sources du Caystre. » C’est dans ces vers que doit être
cherchée l’explication de la peinture, qui nous offre un très-curieux
exemple des personnifications géographiques dans l’art ancien.

La femme nimbée, assise à gauche sur un rocher, la tête surmontée
d’un petit édifice sommairement indiqué (qui remplace les tours dont
elle eût été couronnée dans une œuvre de la sculpture), est mani-
festement une Cité. C’est Cilbis , la communauté personnifiée des
habitants de la plaine cilbienne, Kùêiavov 7-erh'ov (3) ou de la riche val-
lée sise entre les monts Tmolos et Messogis, habitants divisés en
Cilbiens supérieurs et inférieurs (4), qui battaient des monnaies à
l’époque romaine (5). Y avait-il une ville du nom de Cilbis? Les
géographes 11e la mentionnent pas ; pourtant le canton des Cilbiens
devait avoir un chef-lieu , et il serait assez naturel qu’il se fût appelé
Cilbis , comme celui du canton voisin de la plaine Hyrcanienne s’ap-
pelait Hyrcanis, d’après les médailles (6). Quoi qu’il en soit, c’est le
nom de Cilbis qu’il faut donner, d’après le texte de Nicandre, à la per-
sonnification de notre miniature, et le rocher sur lequel elle est assise
indique les Cilbiana juga de Pline (7), appelés ici par le poète napOeviov

(1) Strab., XVII, p. 801.

(2) S. Epiphan., In Ancorat., 108.

(3) Strab., XIII, p. 629; EustatH. ad Dionys.,
Perieg., v. 837; Plin., Hist. nat., XXXIII, 7, 37.

(4) Plin., Hist. nat., V, 29, 31 ; voyez Leake,

Asia Minor, p. 237.

(5) Eckhel, Doctr. mm. vet., t. III, p. 97

(6) Eckhel, t. III, p. 97.

(7) Hist. nat., V, 29, 31.
 
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