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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 4
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Chanot, E. de: Miniatures d’un manuscrit de Nicandre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0096

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— 88

des fleurs (1) ; enfin le troisième personnage, jeune fille ou adolescent, porte sur
son épaule une besace pleine, qui semble destinée à recevoir les végétaux recueillis.
C’est ainsi que les femmes de nos campagnes portent l’herbe qu’elles vont arracher
dans les champs et sur les hords des chemins pour la donner à leurs vaches. Il ne
me semble pas qu’il y ait à chercher ici autre chose que ce sujet emprunté à la vie
réelle. Mais la simplicité vraiment antique et le beau caractère de la composition la
recommandent à l’attention des artistes. En même temps, comme les miniatures de
la pl. 32 de 1875, elle fournit de précieux renseignements sur le costume rustique.

La seconde peinture de la pl. 24 se trouve au recto du feuillet 45 du manuscrit,
vers la fin du poëme des Alexipharmcicci, entre la recette contre le venin du crapaud
(v. 567-593, ou 580-606 suivant le numérotage de l’édition de Schneider) et celle
contre l’empoisonnement par la litharge (v. 594-610, ou 607-624 suivant Schneider).
Elle se rapporte à la première. Nous y voyons le médecin debout, ayant auprès de
lui les éléments avec lesquels il composera son remède : la partie inférieure de la
tige et la racine delà canne ou roseau des marais, dont l’emploi est prescrit par
le poète, l’amphore de vin dont on doit faire boire au malade jusqu’au vomisse-
ment :

Nal |J.Y|V Totç 6t£ vÉXTap dccpuaysTov Iv 8etlàeatn
Xsùoiç, elç EgsTOV Sè xal ou yaTÉovra 7ie7àÇo(.ç,

enfin un bassin de cuivre renfermant un aliment préparé, sans doute le plat de gre-
nouilles dont l’usage en pareil cas est fortement recommandé :

ÂXXà <jù tû (ïarpayoïo xaGstjùoç T|è xal o’7tïy]v
Sâpxa Tcôpotç.

Quant à la troisième miniature, empruntée au recto du feuillet 44, elle a trait
aussi à un-passage des Alexipharmaca (v. 536-545, ou 550-558 suivant Schneider) :
« Si quelqu’un a pris un breuvage infecté par le lézard empoisonné, à la peau
« gluante, qu’on appelle salamandre et que la flamme ne blesse pas, aussitôt sa
« langue s’enflamme jusqu’à la racine ; il est saisi de langueur et un mauvais
« tremblement enlève toute force à ses membres, tellement que, tombant à terre, il
« ne peut plus que se traîner à quatre pattes comme un petit enfant qui ne sait pas
« encore marcher ; son intelligence s’obscurcit, et sur sa chair apparaissent des
« taches rondes et livides, d’où le poison fait dégoutter un sang corrompu.» C’est
là ce qu’a manifestement voulu rendre l’auteur de la peinture, en montrant un per-
sonnage qui se traîne à quatre pattes, le corps couvert de taches, entre le lézard,
ffxûpa, et la salamandre, aaXapàvSpa, tous deux désignés par leurs noms. Mais on peut
se demander s’il n’a pas utilisé ici, pour l’appliquer aux vers du poète, une com-
position créée d’abord dans une autre intention, procédé qu’ont souvent employé

(■)) On peut comparer son attitude à celle de la Perséphoné de la pl. 8 de la présente année.
 
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