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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 6
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Lenormant, F.: Quelques observations sur symboles religieux des stèles puniques, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0154

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— 146 —

QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES SYMBOLES RELIGIEUX
DES STÈLES PUNIQUES.

IV. L’attribution des raisins à Baal-Khammon, sur quelques monuments, doit, à
ce qu’il me semble, faire conclure que c’est ce dieu, plutôt que l’Amoun de l'Égypte,
que l’on doit reconnaître dans l’Ammon qui est mis en rapport étroit avec les lé-
gendes de Dionysos et arrive même à s’identifier avec lui (1). Or cet Ainmon, con-
formément à ce qu'on voit pour Baal-Khammon par les petites stèles de Carthage,
a aussi le Bélier pour attribut. Dans les déserts libyens il sauve l’armée de Diony-
sos en se transformant en bélier et en indiquant une source (2), ou bien en nourris-
sant les troupes avec ses innombrables troupeaux de moutons (3).

Les deux noms de Khammon et de Amoun sont radicalement différents, et je ne
crois pas que l’on puisse admettre entre eux une parenté originelle. Le premier est
purement sémitique et signifie «le brûlant », de la racine SDH’ le second, sans
trace de gutturale initiale, est absolument égyptien et signifie « le caché, le mys-
térieux». Mais de très-bonne heure, sur le sol de la Libye, il s’établit une con-
fusion, un échange d’attributs entre ces deux dieux, dont le nom sonnai t à peu près
de même. La chose était d’autant plus facile que le Phénicien Khammon était un
dieu solaire et que l’Ammon de l’Egypte et de l’Oasis, sous une de ses formes prin-
cipales, s’identifiait avec Ra, le Soleil. Ainsi, pour les populations libyennes et pu-
niques, le dieu de l’Oasis et celui de Carthage finirent par devenir le même. Gorip-
pu.s, dans sa Joannide, nous donne sur la religion des Maures les renseignements
les plus précis et les plus exacts, dont nous aurons l’occasion de montrer ici tonte
la valeur, en les contrôlant par des monuments figurés venus du Maroc. Or, au
premier rang du panthéon propre à la Mauritanie il nomme Ammon, c’est-à-dire le
Khammon carthaginois, associé à la déesse Varsutina, qui correspond à Tanit (4).
Mais à diverses reprises Corippus appelle ce dieu corniger Ammon, comme celui
de la Cyrénaïque, et il montre les Maures révoltés contre Justinien envoyant con-
sulter l’oracle de T Ammon de l’Oasis comme celui de leur propre dieu.

(1) E. Braun, Griech. Gœtterl., § 525; Ivœhler,
Nonnos von Panopolis, p. 39 et suiv.

Dans un récit conservé par Diodore de Sicile
(III, 73), Dionysos est fils d’Ammon. Il ne corres-
pond donc plus alors à Khammon lui-même, mais
au dieu fils, identique à son père, au dieu que
nous avons vu recevoir quelquefois le nom cl’Io-
laos. M. Derenbourg (Comptes rendus de VAcad,
des Inscr., 1874, p. 231-236) et M. Philippe Ber-
ger ( Journal asiatique, aotit - septembre 1876 ,

p. 253-270) ont établi que, sous une de ses for-
mes, ce dieu fils était appelé des Phéniciens et
des Carthaginois Malak-Baal. C’est cette forme
spéciale qui paraît, plutôt que toute autre, avoir
été identifiée à Dionysos.

(2) Hygin., Fab., 133.

(3) Hygin., Poet. astron., II, 20.

(4) Tertullian., Apolog., II, 8 : Quanti sunt qui
norint visurn vel auditum et Atargatim Syrorum,
Coelestem Afrorum, T;arsutinam Maurorum.
 
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