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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 6
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Mansell, C. W.: [Text]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0157

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— 149 —

ments égyptiens Bès, barbue, couronnée do plumes et avec un uræus de chaque
côté. Ce dieu figure souvent sur les scarabées phéniciens, le plus souvent combat-
tant contre un ou deux lions (1). En Egypte, il n’est pas aussi guerrier, malgré
son aspect farouche, bien qu’il porte fréquemment sur le dos la peau du lion (2)
que les monuments de la Phénicie lui font vaincre, et que quelquefois il brandisse
un glaive; il y préside le plus habituellement à la toilette et aux plaisirs joyeux,
tels que la musique et la danse (3). C’est un dieu que les Egyptiens ont emprunté
à l’Asie sémitique ; ils le reconnaissent formellement et un texte dit même qu’il
venait d’Arabie. Dans un des papyrus hiératiques de la collection Harris, acquis
dans ces dernières années par le Musée Britannique, Bès figure avec Rescheph
dans le cycle d’Astarté, comme M. Samuel Birch a bien voulu me l’apprendre avec
sa libéralité de communications habituelle. Le nom de Bès ne paraît pas d’origine
sémitique (4), et par conséquent nous ignorons comment ce dieu s’appelait réelle-
ment dans sa patrie asiatique originaire. C’est peut-être lui auquel les Grecs font
allusion quand ils parlent d’un Adonis ïluygcdwv (5) ou pygmée, aux traits d’un nain
grotesque et ithyphallique, que l’on présente aussi comme un Adonis Priape (6).

Les Phéniciens donnaient aussi la même figure aux Patèques dont ils plaçaient
à la proue de leurs navires l'image, ressemblant à celle du Phtah embryon de Mem-
phis (7). On les distingue près de l’avant de la trirème, sur les exemplaires particu-
lièrement bien conservés des grosses dariques d’argent qui présentent ce type au
revers du Grand Roi dans son char, pièces bien connues de tous les amateurs de
numismatique. Ces Patèques étaient identiques aux Cabires (8) ; c’est donc un
d’entre eux qu’il faut reconnaître tenant d’une main le marteau démiurgique (9), et
de l’autre un serpent, sur les monnaies d’Ebusus à inscription phénicienne (10).

La tête de face du dieu pareil au Bès des monuments égyptiens est représentée,
exactement de même que sur le scarabée de la collection de Luynes, sur une mon-
naie d’argent anépigraphe, et encore sans attribution certaine, d’un travail de la
Phénicie ou de la Syrie au temps des Achéménides (11). On l’y voit au revers de la
tète de profil d’une déesse, peut-être Astarté.

C. AV. MANSELL.

(1) Mém. de l’Académie des lnscr., nouv, sér.,
t. XVII, 2e part., pl. v, nos 6-8 et 17-20 ; À. Délia
Marmora, Soprci alcune antichità sarde (dans les
Mémoires de l’Acad. de Turin, sér. II, tome XIV),
pl. B, nos 69-73.

(2) Par exemple, dans l’importante statue en
pierre calcaire que Ton remarque sur l’escalier du
musée égyptien du Louvre.

(3) V. H. Husson, Mythes et monuments com-
parés, dans le t. XVIII de la Revue générale de
l’architecture ; Chabas, Recherches sur l’antiquité
historique, p. 152; P. Pierret, Dictionnaire cl’ar-
chéologie égyptienne, p. 94.

(4) A moins qu’il ne provienne du ghez, où bis
s’emploie avec le sens de « seigneur, prince ».

(o) tlesycb., s. v.

(6) Mythogr. Vatic., II, 38.

(7) Herodot., III, 37.

(8) Movers, Die Phænizier, t. I, p. 633.

(9) Dont le nom phénicien DÿS rappelle celui
de TïU-paxïoç.

(10) Gesenius, Mon. phœnic., pl. 39,xiii, E-O.;
A. Délia Marmora, Saggio sopra alcune monete
fenicie clelle Isole Baleari, Turin, 1834; Saulcy,
Mém. de l’Acad. des lnscr., nouv. sér., t. XV,
p. 177-200; C. von Rose, dans la Zeitschrift de
Kœhne, t. IV, p. 129-160, et V, p. 237-296 ;
E. Gerhard, AkademischeAbhancllungen, pl. xliii,
n° o.

(11) Duc de Luynes, Choix de médailles grecques,
pl. xn, n° 3; Mém. de l’Acad. des lnscr., nouv.
sér., t. XVII, 2° part., pl. v, n° 3.

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