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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Lettre à M. Fr. Lenormant sur les apothéoses privées chez les anciens
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0013

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Mais, chose étrange, on ne s’est pas souvenu des apothéoses privées.
C’était un usage bien ancien chez les Grecs aussi bien que chez les
Romains, que de rendre des honneurs héroïques et même divins à de
simples particuliers de tout âge et de tout rang. Ces consécrations
ont précédé de plusieurs siècles les apothéoses officielles, les divini-
sations des empereurs romains et des membres de leur famille. C’était
une coutume familière aux anciens et qui rentrait tout à fait dans les
idées du polythéisme ; l’on en rencontre de nombreux exemples dans
les auteurs de l’antiquité. Un des plus connus et des plus frappants
nous est fourni par Cicéron, lui qui avait hautement désapprouvé et
blâmé ce culte superstitieux rendu aux morts : Aclduci non passent, avait-il
dit, ut quemquam mortuum conjungerem cum immortcilium religione (i).
Et toutefois, quand sa fille Tullia vint à mourir à la fleur de l’âge, le
père inconsolable voulut lui rendre des honneurs extraordinaires,
en un mot lui décerner une apothéose éclatante (2).

Vous venez de lire la lettre que M. Edmond Le Blant m’a fait
l’honneur de m'adresser au sujet d’un sarcophage chrétien, portant
l’image des Dioscures, lettre dans laquelle mon savant confrère et ami
a cité plusieurs traits qui rappellent les honneurs divins rendus à de
simples particuliers, et, entre autres traits de cette espèce, celui d’une
Claudia Se inné figurée sous la forme de l’Espérance et avec les attri-
buts de Vénus et de la Fortune (3).

Il y a plus de quarante ans, lorsque je travaillais avec votre illustre
père, nous avions abordé, dans quelques pages de YElite des monu-
ments céramographiques, la question des apothéoses privées; mais, la
nature de l’ouvrage ne comportant pas des développements étendus,

(1 ) Philipp., I, 6, 13. Cf. Il, 43, 110, ed.
Orelli.

(2) Cic., Epist. ad Atticum, XII, 36. Cf. le re-
marquable mémoire de l’abbé Mongault : Remar-
ques sur le fanum de Tullia, fille de Cicéron, dans
le premier volume des Mémoires de l’Académie des
inscriptions et belles-lettres, p. 370 et suiv.

(3) Zoëga, De origine et usu obelisconm, p. 370.
Cf. les autres citations indiquées par M. Edmond
Le Blant, supra, p. 4. Orelli (Inscript. iat. select.
n° 4436) a reproduit les trois inscriptions de ce

remarquable tombeau. D’après une lettre qui m’a
été adressée de Rome par M. Henzen à la date
du 2 avril 1877, la seconde des inscriptions du
recueil d’ûrelli se trouve aujourd’hui à la Galerie
lapidaire au Vatican ; mais on ignore ce que sont
devenues les autres inscriptions, ainsi que la sta-
tue et les sculptures accessoires. D’après Zoëga
(toc. cit.) le monument de Claudia Semné avait
été trouvé en 1792- dans une vigne près de la
voie Appienne, et' tout ce qui avait été retiré des
fouilles avait été porté au palais Altieri à Rome.
 
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