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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Ledrain, Eugène: [Les monuments égyptiens connus sous le nom de Cippes d'Horus et les intailles talismaniques des Phéniciens (vignettes)]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0043

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— 37 —

avaient la même destination protectrice que les « cippes d’IIorus » de l’âge anté-
rieur, et la représentation qu’elles retracent est essentiellement conforme.

Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale en pos-
sède ti'ois échantillons remarquables (1), dont un est ici repro-
duit. Le sujet ne varie pas. C’est Harpocrate assis au centre ,
entouré de cinq groupes d’animaux réunis trois par trois et faisant
cercle autour de lui, crabes, gazelles, éperviers, crocodiles, ser-
pents, toutes les bêtes malfaisantes à des titres divers qui accom-
pagnent VH or us sur les crocodiles, avec la seule différence que les
crabes sur les gemmes de basse époque remplacent les scorpions
des monuments égyptiens antérieurs. Sur une des pierres du Cabinet des médailles,
la représentation est accompagnée de l’inscription ABAANA0AANA, formule de
langue araméenne écrite en lettres grecques, qui se reproduit avec de légères
variations sur un très-grand nombre d’intailles magiques des païens de la déca-
dence ou des gnostiques mS tfrus toS ntf « père, viens vers nous, vers nous ! »
Tantôt le revers de la gemme est lisse, tantôt il porte une formule de grimoire
barbare, plus ou moins développée.

On trouve aussi d’autres intailles analogues et de la même époque, où c’est la
ligure d’une divinité autre quelTIorus égyptien qui est placée au milieu des animaux
malfaisants dont les attaques doivent être éloignées. Telle est celle qui a été publiée
par La Chausse (2), et où l’on voit le buste d’une déesse polymaste comme la Diane
d’Éphèse, autour duquel sont disposés un lion, un crocodile, un aigle et un ser-
pent. Citons encore celle du Musée de Florence (3), qui montre un œil au centre
du cercle que forment une tortue, un lézard, un scorpion, un crapaud, une mouche,
un serpent, un crabe et une fourmi. Ici l’on peut se demander si l’œil est celui de
la divinité qui doit veiller sur toutes ces bêtes malignes pour en préserver le por-
teur du talisman, ou si cet amulette était destiné à défendre aussi contre le mau-
vais œil.

Ces exemples monumentaux, et surtout le texte égyptien si positif dont j’ai
rapporté des extraits, me semblent jeter une lumière tout à fait certaine sur la signi-
fication et la destination de la pierre gravée publiée par M. Mansell. Les don-
nées résultant de la stèle de Metternich sont désormais un élément indispensable
dans l’interprétation des monuments du genre de celui dont nous parlons. L’image
d'Horus sur les crocodiles guérissait les morsures des animaux venimeux ; le Ser-
pent dairain avait le même rôle ; de la même façon, le scarabée phénicien repré-

(1) Caylus, Bec. d’antiquités, t. III, pl. x, n° 2;
Chabouillet, Description générale des camées,
pierres gravées, etc., de la Bibliothèque Impériale,
n°s 2106, 2197 et 2198.

(2) Mus. Rom., t. I, pl. xxxiv ; Montfaucon,
l’Antiquité expliquée, t. II, pl. cxv, n° 4 ; Kopp,
Palaeographia critica, t. III, p. 618.

(3) Gori, Mus. Florent., t. II, pl. xcv, n° 8.
 
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