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Mansell, C.- W.: [Pierres gravées phéniciennes avec la representation du sanglier ailé (vignettes)]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0057
51 —
ravagé le territoire de Clazomène (1). Cette tradition donne au monstre le caractère
d’un ennemi du dieu solaire , d’Apollon, le protecteur spécial de la ville. Hermé-
sianax parlait aussi d’un sanglier qui avait-ravagé de la même façon les campagnes
des Lydiens, et ce sanglier était celui que, dans une version du mythe d’Atys, Zeus
envoyait pour tuer le jeune berger divin, dans sa colère de ne pas parvenir à l’ar-
racher à l’amour de Cybèle (2). Nous avons ici l’introduction dans la fable d’Atys
du trait caractéristique de celle de l’Adonis de Cypre et de la Phénicie, la mort sous
les coups d’un sanglier, qui se reproduit encore dans la légende gréco-asiatique
d’Idmon (3), fds d’Apollon et d’Astéria ou Astarté, suivant Phérécyde (4).
Les rapprochements que je viens de faire , en éclaircissant la signification du
sanglier ailé des monnaies de Clazomène, ne permettent pas de douter que, sur des
scarabées phéniciens, la même figure ne soit celle du sanglier meurtrier d’Adonis.
On sait que les Syriens nommaient khaziran, « mois du sanglier », le mois qui
finissait au solstice d’été et à la fin duquel avait lieu la cérémonie funèbre de la
mort d’Adonis, tandis que le mois suivant, qui commençait au solstice et dont les
premiers jours voyaient la résurrection du jeune dieu , s’appelait du nom de celui-
ci, tômouz, pour eux comme pour tous les autres peuples voisins.
En Cypre on sacrifiait, le 2 avril, un sanglier à Aphrodite-Astarté (5), comme
représentant le sanglier d’Arès, par qui Adonis avait été tué. C’est sans doute de
là qu’était venu chez les Grecs l’usage du sacrifice d’un porc à Aphrodite (6),
(4) Ælian., Hist. anirn. , XII, 38.
(2) Pausan., VII, 17, 3.
(3) Apollodor., 1,9, 3; Apollon. Rliod,, Argo-
naut., II, 819 et s.
(4) Ap. Schol. ad Apollon. Rhod., I, 139.
'S) J. Lyd., De mens., IV, 43.
(6) Eustath. ad Dionys., Perieg., 832.
(7) Athen., III, p. 93.
(8) Antiphan. ap. Athen., III, p. 93.
(9) Frœhner, Antiquités chypriotes provenant des
fouilles faites en 1868 par M. de Cesnola, n° 1,80.
ravagé le territoire de Clazomène (1). Cette tradition donne au monstre le caractère
d’un ennemi du dieu solaire , d’Apollon, le protecteur spécial de la ville. Hermé-
sianax parlait aussi d’un sanglier qui avait-ravagé de la même façon les campagnes
des Lydiens, et ce sanglier était celui que, dans une version du mythe d’Atys, Zeus
envoyait pour tuer le jeune berger divin, dans sa colère de ne pas parvenir à l’ar-
racher à l’amour de Cybèle (2). Nous avons ici l’introduction dans la fable d’Atys
du trait caractéristique de celle de l’Adonis de Cypre et de la Phénicie, la mort sous
les coups d’un sanglier, qui se reproduit encore dans la légende gréco-asiatique
d’Idmon (3), fds d’Apollon et d’Astéria ou Astarté, suivant Phérécyde (4).
Les rapprochements que je viens de faire , en éclaircissant la signification du
sanglier ailé des monnaies de Clazomène, ne permettent pas de douter que, sur des
scarabées phéniciens, la même figure ne soit celle du sanglier meurtrier d’Adonis.
On sait que les Syriens nommaient khaziran, « mois du sanglier », le mois qui
finissait au solstice d’été et à la fin duquel avait lieu la cérémonie funèbre de la
mort d’Adonis, tandis que le mois suivant, qui commençait au solstice et dont les
premiers jours voyaient la résurrection du jeune dieu , s’appelait du nom de celui-
ci, tômouz, pour eux comme pour tous les autres peuples voisins.
En Cypre on sacrifiait, le 2 avril, un sanglier à Aphrodite-Astarté (5), comme
représentant le sanglier d’Arès, par qui Adonis avait été tué. C’est sans doute de
là qu’était venu chez les Grecs l’usage du sacrifice d’un porc à Aphrodite (6),
(4) Ælian., Hist. anirn. , XII, 38.
(2) Pausan., VII, 17, 3.
(3) Apollodor., 1,9, 3; Apollon. Rliod,, Argo-
naut., II, 819 et s.
(4) Ap. Schol. ad Apollon. Rhod., I, 139.
'S) J. Lyd., De mens., IV, 43.
(6) Eustath. ad Dionys., Perieg., 832.
(7) Athen., III, p. 93.
(8) Antiphan. ap. Athen., III, p. 93.
(9) Frœhner, Antiquités chypriotes provenant des
fouilles faites en 1868 par M. de Cesnola, n° 1,80.