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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Deux terres-cuites de Tanagra
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0069

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— 63 —

conservée. La finesse de l’exécution et la délicatesse du modelé sont ici égales à
la grâce de la pose.

Si la façon dont Polygnote avait introduit, dans sa peinture des Enfers à la
Lesché de Delphes, les Filles de Pandarée jouant aux osselets, donne lieu d’attri-
buer une intention funèbre aux figures retraçant un tel sujet, dans la seconde des
terres-cuites que nous publions (planche 10) il faut reconnaître une simple statuette
de genre, une de ces représentations de la vie familière des femmes de la Béotie,
qui ont fourni la grande majorité des types favoris des modeleurs de Tanagra. Une
jeune femme, assise sur un siège sans dossier ni accoudoirs, échancré sur le devant
et recouvert d’un coussin coloré en bleu, tient de la main gauche un miroir en forme
de boîte ronde , dans lequel elle se regarde, tandis que de sa main droite levée elle
achève d’arranger sa coiffure. Elle est parée de bijoux , vêtue d’une tunique à
manches très-courtes, serrée à la taille, et d’un manteau qui enveloppe ses jambes.
Parée de bijoux, elle a les cheveux relevés en nœud et retenus par derrière dans
une opisthosphendoné dont les deux bouts sont réunis sur le front au moyen d’une
agrafe ronde (noonr^. Cette figure serait une des plus exquises qui soient sorties
des fouilles béotiennes , n’était la négligence singulière apportée dans l’exécution
des mains, qui sont beaucoup trop grandes et tout à fait manquées.

E. de CHANOT.

L’intaille dont nous plaçons ici un dessin, décore une agate ru-
banée qui fait partie de la jolie collection de pierres gravées, antiques
et de la Renaissance , de M. Creuzot, inspecteur de l’Enregistrement
à Belley (Ain). Elle représente un Neptune tenant le trident et debout
dans une conque que traînent sur les flots deux hippocampes. L’in-
térêt de cette pierre est dans la similitude complète qu’elle offre trait pour trait
avec le type du revers des deniers romains frappés très-peu avant la guerre civile
de Pompée et de César, entre 680 et 704 de Rome, par le monétaire Q. Crepereius
Rocus (1) Il est remarquable que le type du droit des mêmes deniers, le buste de
Leucothée nageant, les cheveux épars sur les épaules, se reproduise aussi, avec
une similitude non moins parfaite, dans plusieurs intailles antiques, entre autres
une cornaline et une améthyste du Cabinet de France (2) , toutes deux d’un excel-
lent travail.

F. L.

(1) Cavedoni , Riposligli, p. 77; Colien, Mon-
naies de la République romaine, pl. xvi, Crepereia,
nos \ et 2 ; Mommsen , Histoire de la monnaie ro-
maine, trad. Blar.as, t. Il, P- 508, n° 289.

(2) Chabou illel, Description des camées, pierres
gravées, etc., de la Bibliothèque Impériale, n°s
1697 et 1698.
 
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