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Le Blant, Edmond: Fragment de sarcophage chrétien
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déguisa le prix de vente, et n’en déposa qu’une partie aux pieds des
Apôtres. Mais Pierre lui dit : « Ananias, comment Satan a-t-il pu te
persuader de mentir au Saint-Esprit et de tromper sur le prix de ton
champ? Ce n’est pas aux hommes, c’est à Dieu que tu as menti. »
En entendant ces mots, Ananias tomba et rendit l’esprit ; et tous les
témoins furent saisis cl’une crainte extrême. Des jeunes gens em-
portèrent le corps et l’ensevelirent. Environ trois heures plus tard,
sa femme entra, ne sachant rien de ce qui s’était passé. Pierre lui
dit : « Femme, est-ce là le prix auquel vous avez vendu votre terre ? »
Elle répondit : « C’est bien là le prix. » Alors Pierre lui dit : « Com-
ment vous êtes-vous accordés ainsi pour tromper l’Esprit de Dieu ?
Ceux qui ont enseveli ton mari sont à cette porte, et ils vont t’emporter
de même ». Elle tomba aussitôt aux pieds de l’Apôtre et elle expira.
Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte,, et l’enlevant ils
l’ensevelirent auprès de son mari » (1).
Suivant une coutume familière aux artistes anciens, le sculpteur de
l’ivoire de Brescia a réuni ici dans un même cadre des faits non syn-
chroniques, la femme paraissant devant saint Pierre en même temps
que l’on emporte Ananias. Il s’est de plus écarté des données du récit
évangélique en représentant cet homme encore vivant quand les
jeunes gens l’enlèvent. C’est là une de ces nombreuses infidélités que
j’ai signalées ailleurs pour montrer que, dans les premiers siècles,
l’Église ne tenait point, comme quelques-uns l’ont pensé, la main des
artistes (2).
(1) Acta Apost. V, 1-10. I de la ville d’Arles (sous presse). Introduction
(2) Étude sur les sarcophages chrétiens antiques | p. VIII.
déguisa le prix de vente, et n’en déposa qu’une partie aux pieds des
Apôtres. Mais Pierre lui dit : « Ananias, comment Satan a-t-il pu te
persuader de mentir au Saint-Esprit et de tromper sur le prix de ton
champ? Ce n’est pas aux hommes, c’est à Dieu que tu as menti. »
En entendant ces mots, Ananias tomba et rendit l’esprit ; et tous les
témoins furent saisis cl’une crainte extrême. Des jeunes gens em-
portèrent le corps et l’ensevelirent. Environ trois heures plus tard,
sa femme entra, ne sachant rien de ce qui s’était passé. Pierre lui
dit : « Femme, est-ce là le prix auquel vous avez vendu votre terre ? »
Elle répondit : « C’est bien là le prix. » Alors Pierre lui dit : « Com-
ment vous êtes-vous accordés ainsi pour tromper l’Esprit de Dieu ?
Ceux qui ont enseveli ton mari sont à cette porte, et ils vont t’emporter
de même ». Elle tomba aussitôt aux pieds de l’Apôtre et elle expira.
Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte,, et l’enlevant ils
l’ensevelirent auprès de son mari » (1).
Suivant une coutume familière aux artistes anciens, le sculpteur de
l’ivoire de Brescia a réuni ici dans un même cadre des faits non syn-
chroniques, la femme paraissant devant saint Pierre en même temps
que l’on emporte Ananias. Il s’est de plus écarté des données du récit
évangélique en représentant cet homme encore vivant quand les
jeunes gens l’enlèvent. C’est là une de ces nombreuses infidélités que
j’ai signalées ailleurs pour montrer que, dans les premiers siècles,
l’Église ne tenait point, comme quelques-uns l’ont pensé, la main des
artistes (2).
(1) Acta Apost. V, 1-10. I de la ville d’Arles (sous presse). Introduction
(2) Étude sur les sarcophages chrétiens antiques | p. VIII.