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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Les divinités criophores
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0107

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observations, beaucoup trop imparfaites, qu’elle m’avait suggérées. L’analogie de
la composition de cette figure avec celle de la statue d’Hermès criophore que
Calamis avait exécutée pour Tanagra (1) en fait le principal intérêt.

Pendant longtemps on n’a eu, pour se faire une idée de la fameuse statue de
Calamis, que la description de Pausanias et un marbre de la collection Pembroke (2),
d’un style affectant l’archaïsme. Par un hasard singulier, les deux figurines de
terre-cuite représentant un Hermès criophore qui furent les premières rapportées
de la Béotie — toutes les deux provenant de Thespies (3) — au lieu de se rattacher
au type du simulacre de Tanagra, offraient la particularité caractéristique de la
statue du même dieu exécutée par Ouatas pour Phénée d’Arcadie, tôv xpiov cpépav
ùnà Tvj ij.aayâ^cri (4). Dans les peintures de la célèbre cylix de Sosias (5), c’est dans
ses bras qu’Hermès tient le bélier. Mais la copie de l’IIermès de Calamis a été
reconnue ensuite sur quelques monnaies de bronze de Tanagra (6),
appartenant à l’âge des successeurs d’Alexandre. Dans les belles
séries de terres-cuites de Tanagra que M. 0. Rayet et M. Camille
Lécuyer exposent en ce moment au Palais du Trocadéro, je
remarque deux statuettes de fort petite dimension, ne variant que
très-peu entre elles, qui offrent ce type et sont certainement imitées
de la statue, du maître athénien. Le cliché ci-joint reproduit un
peu au-dessous des dimensions de l’original celle de la collection
Lécuyer. Le dieu , coiffé de la xvv/j fioLcoux-/] (7), y est debout,
portant le bélier sur ses épaules , la chlamyde exactement dis-
posée comme celle du Silène criophore de Vienne. Ces deux
figurines , simplement moulées , sans retouches à l’ébauchoir, sont
des produits de l’imagerie populaire à bon marché, et contrastent

(1) Pausan., IX, 22, 1.

(2) Clarac, pl. 658, n° 1543 B; Miiller-Wieseler,
Denkm. d ait. Kunst, t. II, pl. xxix, n° 324.

(3) Conze, Ann. de F Inst, arch., t. XXX,
p. 348 et s., pl. 0; J. deWitte, Gazette des Beaux-
Arts , t. XXI, p. HS. — De ces deux statuettes,
la première appartient actuellement à M. O.
Rayet et la seconde à M. le comte de Vogué.

Comparez encore les petits bronzes publiés par
Beulé, Rev. archéol., nouv. sér., t. V, p. 403 et s. ;
W. Viscber, Nuove memorie dell’ Instituto ar-
cheologico, p. 405 et s.

(4) Pausan., V, 27, 8. - Welcker [Griech.
Gœtterl., t. II, p. 439) a vu dans les terres-cuites
de Thespies une imitation directe de la statue
d’Onatas; mais M. Conze a combattu cette idée

(Annales de l’Inst. arch., t. XXX, p. 349).

(5) Mon. inéd. de l'Inst. arch., t. I, pl. xxiv;
Müller-Wieseler, Denkm. d. ait. Kunst, t. i’
pl. xlv, n° 210.

(6) Catal. Th. Thomas, n° 1477; Catal. O.
Borrell, n9 24 ; Prokesch-Osten, Inedita meiner
Sammtung (1854), pl. 11, no 62; Imhoof-Blumer,
dans la Numism. Zeitschrift de Vienne, 1877,
p. 29 et s., n»» 406 et 107.

(7) Cette particularité caractéristique, et que le
sculpteur ne pouvait avoir omise dans un simu-
lacre destiné à être offert aux adorations dans une
ville béotienne, ne se retrouve pas dans la statue
de la collection Pembroke, où la tête du dieu est
nue. C’est un indice décisif de ce qu’elle n’offre
qu’un écho éloigné de l’œuvre de Calamis.

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