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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Héron de Villefosse, Antoine: La pyxis de Vaison
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0117

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— 111 —

la tête de Venus. — A la gauche du tableau , on remarque un jeune
homme debout, le coude appuyé sur une stèle funèbre : une riche
draperie couvre ses jambes, laissant le haut du corps à nu (la poitrine
malheureusement a été endommagée, et il est difficile de voir jusqu’où
le corps était découvert) ; au-dessus de la stèle sont suspendues deux
bandelettes. Ce ne peut être qu'Adonis appuyé sur la stèle funèbre (Il :
il est encore î-econnaissable à la tænia qui entoure ses cheveux (2). —
De l’autre côté du tableau, on aperçoit six Amours, groupés trois par
trois et dans des positions différentes. L’un d’eux, celui qui est
accroupi et le plus rapproché de Vénus , semble avoir deux petites
plumes sur la tête.

Toutes les parties du corps de ces différents personnages qui ne
sont pas recouvertes de draperies, sont formées de plaques d’argent
incrustées dans le bronze (3) ; quelques traits fermes et élégants ont
suffi à l’artiste pour exprimer les formes et les mouvements si variés
de chacun. Les trois colombes, l’ombrelle, la stèle sur laquelle s’ap-
puie Adonis et les bandelettes sont aussi en argent. Les draperies qui
recouvrent les deux Grâces sont simplement ciselées dans le bronze,
tandis que celles de Vénus et d’Adonis sont formées d’une pâte noire
enchâssée dans des filets d’or qui indiquent les plis du vêtement.
Cette même niellure (4), également rehaussée de filets d’or, a été em-
ployée pour les ailes des Amours , excepté pour le petit Amour ac-
croupi.

Je dois dire que je n’ai pas remarqué sur les figures d’autres traces
de dorure que celles dont je viens de parler, et que je ne puis en au
cune façon garantir l’existence des pointillés d’or qui, dans la planche

(1) L’idée du tombeau apparaît souvent, dans les
représentations relatives à Adonis et à Vénus, sous
la forme d’un pilier carré, comme on en a des
exemples, selon la remarque de Raoul Rochette,
dans les monuments funéraires de la Lycie. Cf.
Ch. Lenormant et J. de Witte, Élite des mon.
céramogr., t. IV, pl. lxxxii et lxxxvi.

(2) Comme sur un vase de la collection Magnon-
cour, à propos duquel SI. de Witte [Description des
vases peints de i\l. de M-, n» 4) a signalé des
exemples de la réunion de Vénus et Adonis sur les
vases peints. Ce petit détail a son importance; sur
un sarcophage du Vatican publié par Hirzel [Due
sarcofcighi riferibili al mito di Adone, dans les
Annali dell’ Instit. arch., t. XXXVI, 1864, p. 68,
et tav.d’agg. DE) l’auteur remarque précisément la
bandelette qui orne le front d’Adonis au moment de
son départ pour la chasse. Dans une situation sem-

blable, il est représenté de môme sur un vase peint
(Ch. Lenormant et J. de Witte, Elite des mon.
céramogr., t. IV, pl. lxxvi). D’autres fois il appa-
raît la tête ceinte d’une couronne de myrte [Ibid.,
t. IV, pl. lxx, lxxv, xcvi) ou d’une couronne de
roses [Gazette archéol1876, pl. 16).

(3) Cf. le vase de bronze à incrustations
d’argent découvert à Gap et conservé au Musée
de Lyon [Gazette archéol., 1877, pl. 8).

(4) La petitesse des objets niellés et la facilité
avec laquelle ils ont pu s’égarer en a, sans doute,
augmenté la rareté ; il est néanmoins bien singu-
lier que dans les traités relatifs à ce genre de
travail on ne signale jamais d’objets antiques
(Cf. Ducbesne, Essai sur les nielles; J. Labarte,
Histoire des Arts industriels, II, xvn). Le procédé
de la niellure était connu avant les Byzantins.
 
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