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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Mansell, C. –W.: Les premiers êtres vivants: d'après la tradition chaldéo-babylonienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0146

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— 140 —

Cette même idée de l’humanité, avec ses deux sexes, sortant de la division d’un
androgyne originaire, a passé aussi dans le mazdéisme, du moins dans ses livres
les plus récents, car nous n’oserions pas affirmer qu’elle y fût admise dès une
date bien haute. Yoici, en effet, ce qu’on lit dans la cosmogonie du Boun-déhesch
pehlevi (1) :

« Il est dit dans la Loi que Kaioumorts (2) ayant rendu en mourant de la se-
mence, Gette semence fut purifiée par la lumière du Soleil.... Au bout de quarante
ans, le corps d’un reivas (Rheum ribes, L.), formant un arbre de quinze ans, sortit
de terre , le jour Mithra du mois Mithra. Il représentait deux corps disposés de
manière que l’un avait la main dans l’oreille de l’autre, lui étant uni, lié, faisant
un même tout avec lui. Ils étaient si bien unis tous les deux l’un à l’autre qu’on
ne voyait pas quel était le mâle, ni quelle était la femelle. » Suit le récit détaillé de
la manière dont Ormuzd divisa ce symplegma dont les deux moitiés devinrent
Meschia et Meschiané, le premier couple humain. On sait que le même livre raconte
ensuite leur tentation et leur chute, d’une manière fort analogue à la narration
biblique.

Il m’a semblé qu’il pouvait y avoir quelque intérêt à grouper ensemble et à
comparer entre elles toutes ces traditions sur l’origine et la première forme des
ancêtres de l’humanité, qui se rattachent manifestement à un foyer commun, d’où
elles ont rayonné dans des directions diverses. Et ce foyer premier, je crois que
nous sommes désormais en droit de le chercher à Babylone et dans la Chaldée.
Cependant je dois reconnaître qu’ici il manque encore une preuve, la dernière et
celle qui serait la plus décisive : une tablette originale en écriture cunéiforme qui
nous parlerait des androgynes, comme le fragment de Cutha des hommes à faces de
corbeaux. Par une très-regrettable circonstance, parmi les débris du récit cosmogo-
nique d’Orchoé qui ont été jusqu’ici retrouvés , aucun ne se rapporte à la création
de l’homme. ,

C.-W. MANSELL.

qu’un verset unique du Yaçna (I, 29) appelle
ahuraêibya Mithraêibya « le double divin Mithra »
(voy Eug. Burnouf, Commentaire sur le Yaçna,
p. 351), c’est-à-dire la fusion, en une seule divinité
double, couple de Mithra solaire et d’Anahita
lunaire, qui tenait tant de place dans le raagisme
médique (Fr. Lenormant, Commentaire de Bérose,
p. 157 et s. ; La Magie, p. 209 et s.) et qu’Artaxerxe
Mnémon installa, par un décret célèbre, dans le
culte officiel de l’empire perse (Glem. Alex., Pro-
trept., I, 5; Inscription d’Artaxerxe Mnémon à
Suse, Oppert, Expédition en Mésopotamie, t. II,
p. 194 et s. ; voy. Fr. Lenormant, Commentaire
de Bérose, p. 154 et s.; Gazette archéologique,
1876, p. 15). La naissance d’une semblable'concep-
tion, dans laquelle ledieu et la déesse se fondaient en

un personnage androgyne, explique seule comment
Hérodote (I, 131), en parlant de l’adoption du culte
de l’Anaïtis chaldéo-assvrienne par les Mages,
ajoute qu’ils l’appelaient Mithra. Comme presque
tout ce que dit le père de l’histoire, son témoi-
gnage ici, quelque bizarre qu’il puisse paraître au
premier abord, doit reposer sur un fait réel, et il
y aurait imprudence à le traiter desimpie erreur,
comme quelques-uns l’ont fait avec trop de dédain
(Bréal, De persicis nominibus apud scriptores
græcos, p. 5 et s.).

(1) Anquetil-Duperron, Zend-Avesta, t. II, p.
376.

(2) Le Taureau-homme, qui joue dans cette
cosmogonie un rôle analogue à celui d’Adam-
Qadmôn dans les conceptions de la Kabbale juive.

L Éditeur-Gérant : A. Lévy.

POITIERS. — TYPOGRAPHIE DE H. OUDIN FRÈRES.
 
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