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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: L’Hercule d’Athieno dans l'île de Chypre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0153

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— 147 —

mais qui fournit aussi un type caractérisé d’une des époques du déve-
loppement des arts plastiques chez les anciens Cypriotes.

La statue a de haut 8 pieds 9 pouces, mesure anglaise. Elle
représente Hercule debout, dans une pose qui conserve encore une
singulière raideur, bien que le style ne participe plus d’une manière
directe de l’égyptien ni de l’assyrien. Le bras droit, abaissé et collé
au corps, est détruit ; il ne reste plus qu’une partie de la main ,
appliquée à la cuisse et tenant quatre flèches. Le bras gauche se plie
à angle droit avec un mouvement gêné pour retenir contre le corps
l’arc détendu, qui est collé au côté de la poitrine, allant de l’épaule à
la cuisse, tandis que la main tient une massue courte et noueuse. Le
costume du dieu est fort singulier. 11 se compose d’une sorte de jus-
taucorps collant, à manches courtes ne couvrant que le haut des bras ;
ce vêtement est serré à la taille par une ceinture d’où descend par
devant une pièce d’étoffe étroite, en tablier, venant cacher les parties
sexuelles , tandis que sur les côtés des cuisses et par derrière, le jus-
taucorps se prolonge par des pans qui n’atteignent pas la hauteur du
genou. Les jambes et les pieds sont nus. La dépouille du lion couvre
la tête d’Hercule et descend sur ses épaules. Elle est coupée à cet
endroit de manière à former une véritable cuculle, une pèlerine à
capuchon , que ferme sur la poitrine un nœud formé des deux pattes
de devant. Je ne connais pas, pour ma part, d’autre exemple de cette
disposition toute particulière donnée à la peau du monstre dont la
défaite fut le premier exploit du fils de Zeus. L’artiste a du prendre
ici pour modèle l’accoutrement de guerre, fait avec une dépouille
d’animal féroce, qu’il avait vu porter en réalité dans les armées du roi
de Perse par des guerriers barbares, comme ces Éthiopiens qu’Héro-
dote (1) décrit servant sous Xerxès, couverts de peaux de lions ou de
léopards et portant des massues noueuses.

L’agencement ainsi imite par 1 artiste suppose que la tête du lion a
été naturalisée, comme dirait un fourreur. En la préparant et la dessé-
chant convenablement, on lui a conservé toute sa charpente osseuse,

(1) VII, 69.
 
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