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Chanot, E. de: L’Hercule d’Athieno dans l'île de Chypre
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d’une glaçure d’un bleu verdâtre , que Ton a l’habitude de qualifier de
porcelaine égyptienne. Lors des premiers rapports des Grecs avec
l’Égypte, sous la xxvie dynastie, la fabrication en a été implantée, à
l’imitation de l’industrie des bords du Nil, dans quelques-unes des
îles de la mer Égée , et la nécropole de Camiros en a fourni d’assez
nombreux spécimens; mais cette fabrication ne paraît pas s’être pro-
longée au delà du vie siècle. L’aryballos de l’ancienne collection
Révil est décoré à sa partie antérieure d’un buste d’Hercule imberbe,
coiffé de la dépouille du lion, encore garnie des dents et des yeux ; ce
buste est muni de deux petits bras tout à fait disproportionnés, dont
les mains retiennent la peau du monstre des deux côtés du menton.
M. le général de Cesnola (1) affirme que le bas-i’elief représen-
tant Hercule qui perce de ses flèches le chien Orthros, gardien des
troupeaux de Géryon, tandis que le pâtre Eurytion cherche à soustraire
les bceufsà sa poursuite (2); que ce bas-relief, considéré par M. Colonna-
Ceccaldi (3) comme provenant des revêtements intérieurs du temple,
décorait en réalité la face antérieure du piédestal cubique du colosse
que nous publions. Nous n’avons aucune raison de contester cette
assertion du savant général, qui affirme que c’est lui qui le fit scier en
plaque mince pour le rendre plus facilement transportable. D’ailleurs,
statue et bas-relief appartiennent évidemment à la même époque du
développement de la sculpture indigène, bien que l’artiste cypriote,
comme ceux de l’Assyrie , ait déployé plus de science et d’habileté ,
moins de raideur, un mouvement plus vivant et plus vrai dans le
travail du bas-relief que dans celui de la ronde-bosse.
Mais ce dont on a lieu d’être surpris, c’est qu’un connaisseur aussi
fin que M. J.-P. Six ait pu attribuer le bas-relief au temps d’Évagoras ,
aux dernières années du vc siècle avant l’ère chrétienne (4). L’Hercule
assis imberbe ou la tête d’Hercule barbue, et coiffée delà peau de lion,
que l’on voit sur les monnaies d’or et d’argent du glorieux roi de Sa-
(1) Cyprus, p. 136.
(2) Rev. archéol., nouv. sér., t. XXIV, pl. xxi;
Dœil, Sammlung Cesnola, n° 763, pl. xi, n° 6 ;
Cesnola, Cyprus, p. 136.
(3) Rev. archéol., nouv. sér., t. XXII, p. 369.
(4) . Numismatic chronicle, nouv. sér., t. XVII,
p. 230.
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d’une glaçure d’un bleu verdâtre , que Ton a l’habitude de qualifier de
porcelaine égyptienne. Lors des premiers rapports des Grecs avec
l’Égypte, sous la xxvie dynastie, la fabrication en a été implantée, à
l’imitation de l’industrie des bords du Nil, dans quelques-unes des
îles de la mer Égée , et la nécropole de Camiros en a fourni d’assez
nombreux spécimens; mais cette fabrication ne paraît pas s’être pro-
longée au delà du vie siècle. L’aryballos de l’ancienne collection
Révil est décoré à sa partie antérieure d’un buste d’Hercule imberbe,
coiffé de la dépouille du lion, encore garnie des dents et des yeux ; ce
buste est muni de deux petits bras tout à fait disproportionnés, dont
les mains retiennent la peau du monstre des deux côtés du menton.
M. le général de Cesnola (1) affirme que le bas-i’elief représen-
tant Hercule qui perce de ses flèches le chien Orthros, gardien des
troupeaux de Géryon, tandis que le pâtre Eurytion cherche à soustraire
les bceufsà sa poursuite (2); que ce bas-relief, considéré par M. Colonna-
Ceccaldi (3) comme provenant des revêtements intérieurs du temple,
décorait en réalité la face antérieure du piédestal cubique du colosse
que nous publions. Nous n’avons aucune raison de contester cette
assertion du savant général, qui affirme que c’est lui qui le fit scier en
plaque mince pour le rendre plus facilement transportable. D’ailleurs,
statue et bas-relief appartiennent évidemment à la même époque du
développement de la sculpture indigène, bien que l’artiste cypriote,
comme ceux de l’Assyrie , ait déployé plus de science et d’habileté ,
moins de raideur, un mouvement plus vivant et plus vrai dans le
travail du bas-relief que dans celui de la ronde-bosse.
Mais ce dont on a lieu d’être surpris, c’est qu’un connaisseur aussi
fin que M. J.-P. Six ait pu attribuer le bas-relief au temps d’Évagoras ,
aux dernières années du vc siècle avant l’ère chrétienne (4). L’Hercule
assis imberbe ou la tête d’Hercule barbue, et coiffée delà peau de lion,
que l’on voit sur les monnaies d’or et d’argent du glorieux roi de Sa-
(1) Cyprus, p. 136.
(2) Rev. archéol., nouv. sér., t. XXIV, pl. xxi;
Dœil, Sammlung Cesnola, n° 763, pl. xi, n° 6 ;
Cesnola, Cyprus, p. 136.
(3) Rev. archéol., nouv. sér., t. XXII, p. 369.
(4) . Numismatic chronicle, nouv. sér., t. XVII,
p. 230.
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