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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Trivier, S.: Satyre assis: terre-cuite de Tanagra
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0193

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— 187

de longs poils de clièvre descendant sur les cuisses, et le plus souvent
muni par devant d’un phallus postiche, qui est la pièce essentielle
du costume de ceux qui remplissaient le rôle de Satyres dans les
Dionysies rustiques et sur la scène (1). Toutes les fois que l’on observe
cette particularité, l’on peut tenir pour certain que l’artiste antique
n’a pas voulu représenter directement un des Satyres de la Fable,
mais un individu costumé pour la danse de la sicinnis ou pour figurer
dans les chœurs du drame satyrique.

Le Satyre de notre terre-cuite est assis sur un amoncellement
d’outres gonflées, toutes pleines de vin, telles qu’on les employait au
jeu de Y ascoliasmos, le divertissement favori des Dionysies rurales.
Ces outres ont été déposées contre un morceau de rocher qui supporte
une petite idole champêtre, laquelle représente un personnage ventru,
debout, enveloppé d’un étroit manteau passant sur sa tête, le visage
couvert d’un masque comique. De sa main droite, le personnage
figuré dans cette idole soutient sur sa tête un vase plein de liquide.
Ce n’est pas Dionysos qui est ainsi représenté, c’est un de ses
suivants, un de ses Démons. Nous y appliquerions volontiers le nom
de O inos, le vin personnifié, qui apparaît à plusieurs reprises dans
le thiase bachique, souvent avec la forme d’un Satyre, et toujours
caractérisé par le vase qu’il porte ou que l’on place à côté de lui (2).
Précisément les Dionysies rurales de l’Attique, Acovècia xat ’à-yooùç,
étaient aussi nommées Qzoivia (3), comme la fête du dieu reconnu
dans le vin même, du dieu envisagé en qualité de ©âotvoç (4), c’est-à-
dire Qsoç 0ïvoç, et non &sbq oîvou EÙpÉtvjç, comme l’a expliqué plus tard
Tzetzès (5), à une époque où l’on avait complètement perdu la tradi-
tion de l’esprit de l’ancienne religion.

S. TRI VIER.

(1) Voy. Wieseler, Das Satyrspiel, p. 115, 170
et s.

(2) Sur ces représentations de Oinos, voy. Panof-
ka , Terracotten d. kcenigl. Mus. z. Berlin, p. 119.

(3) Harpocrat., s. v.

(4) Æschyl., Fragm. 397, ed. Nauck.

(5) Ad Lycophr., Cassandr., 1247.
 
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