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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Reinach, Salomon: Observations sur L’Apothéose d’Homère: bas-relief en marbre du musée britannique
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0158

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OBSERVATIONS SUR L’APOTHEOSE d'hOMERE.

et la massue de Melpomène, le masque comique et le peditm pour Thalie, la sphère
cosmique pour Uranie. Les peintures trouvées à Herculanum, et aujourd’hui au
Musée du Louvre1, représentent les Muses avec l’indication de leurs noms, mais
il y a encore quelque caprice dans la distribution des attributs, qui font entièrement
défaut pour certaines figures, et il est probable que l’original des peintures
d’Herculanum remonte, comme celui d’autres œuvres de même provenance, à l’époque
alexandrine, où le type individuel des Muses était encore en voie de formation.

On a souvent prétendu que le bas-relief de Bovilles avait été sculpté du temps de
Tibère et même dédié par cet empereur. M. Newton le croit plus ancien et cette opinion
nous semble incontestablement la vraie. Le fait que TPATOAIA et KQMQAIA sont
écrits sans 14 adscrit ne prouvent pas que l’inscription soit d’époque romaine,
puisque 14 adscrit manque parfois dans des inscriptions asiatiques dès le ive siècle avant
J.-G.2. Les caractères mômes de l’inscription, tels qu’on les voit distinctement sur la pho-
tographie, autorisent, à notre avis, deux conclusions : 1° l’inscription a été gravée en Asie,
probablement dans les environs de Smyrne; 2° l’époque de la gravure se place entre 120
et 180 av. J.-G. En l’absence d’un recueil de fac-similé d’inscriptions grecques repro-
duites par la photographie, les épigraphistes doivent se fier à leur sentiment et à leurs
souvenirs; nous croyons que notre impression ne nous trompe pas. D’ailleurs, si le bas-
relief de Bovilles était romain, on trouverait probablement des masques, la massue et
le pedum entre les mains des Muses de la tragédie et de la comédie; or, ces attributs
caractéristiques font complètement défaut.

Pour identifier à Melpomène la figure placée à gauche de Jupiter, on s’autorise de deux
indices qui n’ont rien de concluant : la grandeur relative de cette Muse et la sandale
épaisse qu’elle porte au pied droit. Dans la planche qui fait partie de l’atlas de la mytho-
logie grecque de MM. Creuzer et Guigniaut, le graveur a placé un masque sur le visage
de la prétendue Melpomène, et le commentaire des planches relève cette particularité,
qui est due à un simple caprice du graveur. Le fait que cette figure est plus grande
que les autres prouverait plutôt qu’elle ne représente pas Melpomène, qui n’est certai-
nement pas, si l’on peut dire, la plus intéressée à l’apothéose d’Homère. Quant au
personnage placé à gauche d’Apollon, on fait valoir deux arguments pour y reconnaître
une prêtresse ou la Pythie : 1° elle est beaucoup plus petite que les Muses; 2° elle tient
à la main une patère de sacrifice. Or, la petitesse relative de cette figure a été exagérée
par tous les graveurs; la photographie prouve que la différence est à peine sensible.
Cette différence s’explique, d’ailleurs, par le tracé du plafond de la caverne et par la
nécessité de donner une taille inférieure à la figure voisine d’Apollon. En second lieu, la
prétendue patère est en réalité un volumen \ je m’en étais aperçu en étudiant la
photographie et M. Gecil Smith, du Musée Britannique, qui a examiné l’original sur ma

\. Pitlure d’Ercolano, t. II, 2-9; Müller-Wieseler,
Denkmaeler, nos 734-741.

2. Cf. notre Traite d’épi graphie grecque, p. 270.
 
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