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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Courajod, Louis: Les nouvelles acquisitions du département de la sculpture et des objets d'art du Moyen-Âge, de la Renaissance et des temps modernes au musée du Louvre, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0179

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LES NOUVELLES ACQUISITIONS DU DÉPARTEMENT DE LA SCULPTURE. 151

abandonnés, n’ont pas encore reconquis une place définitive dans leur domicile originel,
le Louvre est dans la situation d’un fils de famille sans ressources, qui se console de sa
pauvreté momentanée par ses grandes espérances. La fortune paternelle est imprescrip-
tible et inaliénable, et lui fera nécessairement retour. Il est facile de prévoir et d’affir-
mer qu’avant peu de temps le musée des monuments français sera reconstitué sur une
base scientifique, dans la mesure du possible et en respectant tout ce qu’il faudra res-
pecter. Il y a des œuvres patriotiques qui s’imposent à des époques; il y a des besoins
publics contre lesquels d’étroites convenances personnelles et certains partis pris systé-
matiques ne sauraient prévaloir. Comprendrait-on que ce qui fut jugé utile de 1795 à
1816, ne fût pas considéré comme nécessaire après la réhabilitation de notre art natio-
nal? L’art français est donc assuré d’avoir un jour, au Louvre, la place qu’il mérite. Les
pouvoirs publics, qui dirigent la France et ont la responsabilité de l’enseignement des
générations nouvelles, décideront de l’heure où justice sera faite. Le procès est déjà
instruit. Reconstitué sur le papier1, le musée des monuments français n’attend, pour
ressusciter à la lumière, que le coup de baguette du magicien qu’on appelle l’Etat. En
attendant, il importe de combler, dans les étroites limites des crédits budgétaires, les
lacunes qui pourraient devenir irréparables, si, en face des acquisitions intelligentes et
judicieuses des divers musées de l’Europe, l’occasion et l’heure propice n’étaient habile-
ment choisies avant l’appauvrissement du marché et l’épuisement de toutes les sources.
Le Louvre vient de s’enrichir de plusieurs pièces importantes appartenant toutes à l'art
étranger. »

On ne s’étonnera donc pas de remarquer, en 1887 comme en 1880, que la grande
majorité des acquisitions nouvelles vient se classer dans les séries non françaises de nos
collections. La liste complète de ces acquisitions ayant été publiée dans un des précédents
numéros de cette revue, nous n’insisterons que sur quelques-uns des principaux objets2.

Le beau buste d’homme en marbre blanc qui frappe le regard quand on entre au
rez-de-chaussée du Louvre, dans la salle provisoire d’exposition, vient de Rome, et a
été acquis en 1886 d’un artiste romain, M. Simonetti. Mais, pour avoir eu l’honneur de
la posséder quelque temps, Rome ne saurait être considérée comme le lieu d’origine
de cette œuvre d’art. L’aspect de la sculpture, au modelé puissant et profondément réa-
liste, nous oblige à chercher ailleurs l’atelier de son auteur. C’est vers la région lom-
bardo-vénitienne, vers Modène, vers Naples ou la Sicile, que tout d’abord nos regards

1. J’ai publié en 1887 un livre qui est déposé au Louvre
dans les salles du rez-de-chaussée et qui porte le titre
suivant : Le futur Musée de la sculpture du Moyen-Age, de
la Renaissance et des temps modernes au Louvre. Il forme
le tome III de mon ouvrage sur Alexandre Lenoir et le
Musée des monuments français.

2. Plusieurs journaux ont consacré des articles à
l’appréciation des nouvelles acquisitions du département
de la sculpture moderne du Louvre. Voyez Le Siècle du
■17 mai 1887, La Chonique des arts du 21 mai, Le Moniteur
universel du 10 juin.
 
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