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Champeaux, Alfred de; Gauchery, Paul: Les travaux d’architecture et de sculpture, [3]: exécutés pour Jean de France, duc de Berry
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0226
LES TRAVAUX D’ARCHITECTURE ET DE SCULPTURE
EXÉCUTÉS POUR JEAN DE FRANCE , DUC DE RE RR Y
( Suite1 ).
IV. — LE PALAIS ET LA SAINTE CHAPELLE DE BOURGES.
11 ne subsiste aucun compte relatif aux édifices que le duc de Berry avait fait élever
dans la capitale de son duché, bien qu’ils aient été les plus importants de tous ceux
laissés par lui. A peine avons-nous pu rencontrer de vagues et incomplets renseignements
sur ces grandes entreprises artistiques. Le premier monument dont il paraisse s’être
occupé, après son arrivée à Bourges, est la cathédrale que le xme siècle n’avait pas eu le
temps de terminer. On lui attribue l’achèvement de la façade principale et on sait qu’il a
fait construire l’immense fenêtre, longtemps appelée le grand Housteau, qui éclaire la
principale nef de la basilique. Cette verrière est divisée en six panneaux dont deux
retracent les figures de B Annonciation. Dans les quatre autres sont représentés saint
Etienne et saint Ursin, patrons de l’église, avec deux archevêques. Ces figures, de
dimensions colossales, sont placées sous des portiques à pinacles flamboyants; elles sont
postérieures au xive siècle. La verrière est surmontée d’une rose dont les rayons prisma-
tiques forment une mosaïque transparente d’un grand effet décoratif ; c’est la seule
partie de l’ouvrage qui soit parvenue intacte. Malgré l’incendie de 1559 qui néces-
sita sa restauration par le peintre-verrier Jean Lecuyer, l’une des gloires artistiques de
Bourges, ce vitrail, sur lequel on distingue les écus de France, de Berry et du Saint-Siège,
est l’un des plus importants ouvrages que l’on connaisse en ce genre.
Le duc de Berry avait commencé la construction d’une chapelle dans la cathédrale où
il voulait primitivement établir sa sépulture. Il donna, en 137J, l’ordre de payer au
maçon Bitant le prix d’acquisition d’une grande pierre de taille destinée à faire les images
pour la chapelle que Monseigneur a fondée en la grande église de Bourges2. Le souvenir
de cette fondation est perdu, mais il en subsiste peut-être des traces dans les chapelles
dont plusieurs portent à leurs clés de voûtes l’écu armorié du duc accompagné de celui
des personnages de son entourage qui les avaient fait construire. Une autre de ces
chapelles qui, en raison de son étendue, semblerait mieux se prêter à l’établissement
d’une sépulture princière, est celle du Sacré-Cœur, jadis consacrée à saint André. Les
vitraux du sanctuaire représentaient le prince offrant la sainte chapelle au Christ et à la
Vierge. Mais on sait par les registres capitulaires qu’elle a été fondée en 1428 par
U Voyez plus haut, Gazelle archéologique, page 64. | 2. Archives nationales, K. K , 251, f. 34.
EXÉCUTÉS POUR JEAN DE FRANCE , DUC DE RE RR Y
( Suite1 ).
IV. — LE PALAIS ET LA SAINTE CHAPELLE DE BOURGES.
11 ne subsiste aucun compte relatif aux édifices que le duc de Berry avait fait élever
dans la capitale de son duché, bien qu’ils aient été les plus importants de tous ceux
laissés par lui. A peine avons-nous pu rencontrer de vagues et incomplets renseignements
sur ces grandes entreprises artistiques. Le premier monument dont il paraisse s’être
occupé, après son arrivée à Bourges, est la cathédrale que le xme siècle n’avait pas eu le
temps de terminer. On lui attribue l’achèvement de la façade principale et on sait qu’il a
fait construire l’immense fenêtre, longtemps appelée le grand Housteau, qui éclaire la
principale nef de la basilique. Cette verrière est divisée en six panneaux dont deux
retracent les figures de B Annonciation. Dans les quatre autres sont représentés saint
Etienne et saint Ursin, patrons de l’église, avec deux archevêques. Ces figures, de
dimensions colossales, sont placées sous des portiques à pinacles flamboyants; elles sont
postérieures au xive siècle. La verrière est surmontée d’une rose dont les rayons prisma-
tiques forment une mosaïque transparente d’un grand effet décoratif ; c’est la seule
partie de l’ouvrage qui soit parvenue intacte. Malgré l’incendie de 1559 qui néces-
sita sa restauration par le peintre-verrier Jean Lecuyer, l’une des gloires artistiques de
Bourges, ce vitrail, sur lequel on distingue les écus de France, de Berry et du Saint-Siège,
est l’un des plus importants ouvrages que l’on connaisse en ce genre.
Le duc de Berry avait commencé la construction d’une chapelle dans la cathédrale où
il voulait primitivement établir sa sépulture. Il donna, en 137J, l’ordre de payer au
maçon Bitant le prix d’acquisition d’une grande pierre de taille destinée à faire les images
pour la chapelle que Monseigneur a fondée en la grande église de Bourges2. Le souvenir
de cette fondation est perdu, mais il en subsiste peut-être des traces dans les chapelles
dont plusieurs portent à leurs clés de voûtes l’écu armorié du duc accompagné de celui
des personnages de son entourage qui les avaient fait construire. Une autre de ces
chapelles qui, en raison de son étendue, semblerait mieux se prêter à l’établissement
d’une sépulture princière, est celle du Sacré-Cœur, jadis consacrée à saint André. Les
vitraux du sanctuaire représentaient le prince offrant la sainte chapelle au Christ et à la
Vierge. Mais on sait par les registres capitulaires qu’elle a été fondée en 1428 par
U Voyez plus haut, Gazelle archéologique, page 64. | 2. Archives nationales, K. K , 251, f. 34.