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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.1859

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Nr.3
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Jacquemart, Albert; Le Blant, Edmond: Anciennes faïences françaises
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https://doi.org/10.11588/diglit.16987#0147

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

dès les premières années du xvnie siècle, une manufacture de faïence et
de porcelaine, due à l'initiative des frères Doré; nous aurions donc cher-
ché dans la poterie de la Flandre française le goût adopté par l'industrie
hollandaise, et non celui de la célèbre vaisselle normande. On le compren-
dra mieux encore après avoir lu les principales dispositions de l'arrêt
dont nous venons de parler :

a Yen par le roy, en son conseil, la requête présentée à S. M. par
« François et Barthélémy Doré frères, entrepreneurs d'une manufacture
a de porcelaine et de faïences à Lille, contenant que le feu roy, informé
« de l'utilité dont il était pour le royaume de conserver la manufacture
u de porcelaine et de faïence que les Hollandais avaient establie à Lille
a depuis l'année 1708, au moyen des terres propres pour cette fabrique
« qui se trouvent entre ladite ville et Tournay, aurait engagé lesdits
« frères Doré, lorsque Lille fut rendu à la France par le traité de paix
« conclu à Ltrecht, à acquérir ladite manufacture, ce qu'ils n'auraient pu
a faire qu'à des conditions onéreuses et après que S. M. leur aurait fait
« comprendre qu'elle voulait bien les ayder à soutenir une entreprise
« aussi considérable pour le succès de laquelle ils ont fait de grandes
a dépenses, malgré les temps difficiles qui ont empêché l'effet des inten-
a tions du feu roy à leur égard ; que les frais de voitures par terre et les
« droits d'entrée qu'on fait acquitter sur les porcelaines et faïences à
(( l'entrée des cinq grosses fermes, conformément au tarif de 4 664, ne
« permettant pas d'introduire dans le royaume celles de leur fabrique, la
a consommation ne s'en peut faire que dans la Flandre française, ce qui
a est un trop petit objet pour les dédommager des sommes qu'ils ont
« employées pour former leur établissement ; mais, que pour les mettre
« en mesure de le soutenir et de s'acquitter des emprunts qu'ils ont esté
« obligez de faire à cette occasion, et d'ailleurs mettre leurs porcelaines
« et faïences en concurrence, pour le débit, avec celles des pays étran-
« gers qui se vendent en France à meilleur marché, par la faculté qu'ont
a les fabricants étrangers d'avoir à meilleur compte que les sujets du
« roy, l'étain et le plomb d'Angleterre, qui entrent dans ces sortes d'où-
« vrages, et de les envoyer par mer jusqu'à Rouen, ce qui diminue de
« beaucoup les frais de transport ; requéraient à ces causes qu'il plût à
« S. M. leur accorder pendant trois ans l'exemption en entier des droits
« d'entrée des porcelaines et faïences de leur manufacture, qu'ils se pro-
« posent d'envoyer dans l'étendue des cinq grosses fermes,.. »
Nous analysons rapidement ce qui suit :

<( Ouï le rapport, le roi en son conseil et de l'avis de M. le duc d'Or-
léans, régent, considérant qu'une demande semblable, et fondée sur les
 
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