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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.1859

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Nr. 5
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Nogaret, Xavier: Un tableau d'Alonzo Cano: El Oratorio
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https://doi.org/10.11588/diglit.16987#0300

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UN TABLEAU D'ALONZO CANO

EL ORATORIO

Heureux l'artiste qui peut à son gré parler plusieurs langues et expri-
mer sous des formes diverses sa fantaisie ou son rêve! Cette multiplicité
d'aptitudes fut le lot de quelques grands maîtres de la renaissance ita-
lienne : né sur un sol moins généreux et dans un temps où la séve vigou-
reuse de l'art était déjà appauvrie, l'Espagnol Alonzo Cano eut, avec la
différence du génie et des époques, un privilège analogue : il fut triple-
ment artiste.

C'est du moins ce qu'assurent les dictionnaires; c'est ce que répètent
à F envi tous les historiens de l'école espagnole. Notre dessein n'est point
de les contredire : toutefois, ils nous apprennent eux-mêmes qu'en archi-
tecture, l'œuvre qu'Alonzo Cano a laissé n'est ni bien considérable, ni bien
glorieux. Il a plutôt pratiqué l'art de décorer que l'art de construire. Son
père lui avait appris à assembler, à composer aussi les divers éléments
dont la réunion, souvent un peu lourde et prétentieuse, formait de riches
retables d'autels. Cano a produit dans ce genre de vastes ouvrages dont on
faisait le plus grand cas au xvne siècle. A Séville, il fit plusieurs retables
pour le collège de Saint-Albert et pour le couvent de Sainte-Paule : iJ a
achevé, à l'église de Lebrija, le maître-autel dont son père avait entrepris
la décoration ; on cite encore de lui quelques travaux analogues. Quant au
goût qui présida à la composition de ces pompeuses machines, il était
assez voisin de celui dont les artistes du règne de Louis XIII ont laissé tant
d'échantillons dans les églises de France, et nous croyons que l'auteur
de Y Histoire des peintres a très-heureusement caractérisé le talent de
Cano lorsqu'il reconnaît chez lui « un style rond, bâtard, embarrassé de
consoles, chargé de corniches et d'ornements lourds. »

Oublions donc qu'Alonzo Cano a été architecte, et recherchons quelle
a été sa valeur dans la statuaire et dans la peinture. Ici, les preuves abon-
dent, et le maître de Grenade n'est pas indigne de sa renommée. Cano a
laissé plus de statuettes que de statues, il a plus souvent taillé le bois que
 
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