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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.1859

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Nr. 5
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Blanc, Charles: Considérations sur le costume
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https://doi.org/10.11588/diglit.16987#0257

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CONSIDERATIONS SUR LE COSTUME

Nouvelle édition des Costumes des xme, .vive et xve siècles, dessinés et gravés par Mercuri, avec un texte
explicatif et historique par Camille Bonnard. — Paris, A. Lévy fils.

Le costume est quelque chose de plus que l'habillement de l'homme,
c'est aussi le vêtement de ses idées. Ce n'est pas pour rien qu'un calvi-
niste est vêtu de noir, et que la magistrature, en ses solennités, porte
une robe rouge. A la manière dont les nations s'habillent, on peut re-
connaître leur opinion sur les grands principes qui régissent les sociétés,
leurs idées religieuses, leurs lois positives. Entre la démocratie améri-
caine de nos jours et la féodalité du moyen âge, il n'y a pas plus de
différence qu'il n'en existe entre le costume des seigneurs d'autrefois et le
frac rigide qui revêt tous les citoyens des États-Unis, depuis le Président
jusqu'au pauvre nourri par la paroisse. Ainsi, pour qui sait voir, la
physionomie morale d'un peuple se révèle dans ses habits tout autant que
dans sa littérature et dans le caractère de ses monuments. C'est du reste
ce qu'exprime fort bien le mot costume, qui signifie en italien l'ensemble
des usages, des mœurs et des coutumes d'une nation, y compris ses vête-
ments, ses meubles, ses armes et tous les accessoires de sa vie. Mais en
empruntant ce mot de la langue italienne, les Français lui ont donné un
sens restreint; ils l'ont appliqué seulement à la manière de se vêtir,
comme si cette différence comprenait à elle seule toutes les autres.

Il faut croire que dans les temps primitifs, les hommes étaient égaux
devant le soleil et qu'ils ne songeaient pas à se distinguer entre eux par une
façon particulière de se garantir du chaud et du froid. La carte du monde,
dessinée par les mers, les fleuves et les montagnes, n'indiquait pas encore
des peuples divers, et en attendant que le costume des nations vînt co-
lorer la géographie, il n'y avait sur la terre que l'humanité. Cependant
les grandes familles du genre humain se groupèrent sous l'influence des
climats qui fut sans doute la première cause de leur formation, et cette
influence en prononçant de plus en plus la différence de leurs caractères,
amena les différences du costume. Les Orientaux empruntèrent les rayons

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