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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.1859

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Nr. 6
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Feuillet de Conches, Félix: Les apocryphes de la gravure de portrait
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https://doi.org/10.11588/diglit.16987#0337

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LES APOCRYPHES

DE LA GRAVURE DE PORTRAIT

La cupidité et les fraudes du commerce d'estampes ont jeté plus qu'on
ne le suppose, la confusion et le mensonge dans la portraiture. Toute grande
circonstance publique qui éveille l'attention générale, comme un nouvel
avènement, une victoire, la mort d'un héros ou d'un souverain, fera éclore
infailliblement ses apocryphes. S'ouvre-t-ilun conclave, soyez assuré qu'une
effigie toute faite du pape futur, n'importe lequel, dont le nom doit sortir
du scrutin, n'attend pour paraître que le premier bruit de la proclamation
du Saint-Père. Tel portrait a-t-il manqué son succès, ou perdu sa vogue
et fait son temps, les planches n'en sont pas pour cela perdues ; on donne
le change aux curieux en faisant servir ces planches à des noms nouveaux;
et rajeunies de la sorte, elles se fraient leur voie. 11 est des portraits qui
ont représenté successivement, toujours également réputés ressemblants,
deux et jusqu'à trois personnages divers. On en verra tout à l'heure quel-
ques exemples dont je pourrais, à la honte de l'incurie et de la crédulité
publiques, multiplier par milliers les listes. Le Michel de Montaigne,
gravé, en 1611, par Thomas de Leu, et regravé trait pour trait par
Léonard Gaultier, avec le nom du sieur Olivier de Guernegeslin, contrô-
leur général de l'hôtel de la reine de France, Lléonore d'Autriche, prou\c
qu'un burin apocryphe peut fournir des ancêtres à bon marché, comme
dans ces galeries que des hobereaux douteux peuplent de cordons bleus
de pacotille, achetés sur les quais. Il se trouve bien encore quelques faus-
saires à qui un reste de scrupule met le burin en main pour retoucher un
peu les têtes, ou modifier les accessoires, afin d'aider à la vraisemblance;
mais c'est là le très-petit nombre : on n'y fait pas d'ordinaire tant de
façons. Ou bien on copie purement et simplement, et trait pour trait, la
première planche venue, en en changeant le nom ; ou bien, comme l'exé-
cution d'une gravure, même hl'aqua-tinta, demande beaucoup de temps,
et que les faussaires veulent saisir aux cheveux la fortune, on se sert de
la même planche sur laquelle on se borne à gratter la légende pour la
n. i:ï
 
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