DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Blanc, Charles; Jacquemart, Albert: Grammaire historique des arts du dessin, [1]: Architecture, sculpture, peinture
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LES LAQUES. 33
a par son beau vernis et par les ouvrages de laque auxquels il donnait
a ses soins..... On est frappé de l'extrême élégance des plus précieux
u ouvrages en ce genre : les uns avec des ornements d'or, les autres de
a nacre, ou réunissant les deux à la fois; car le Tonk-Ring produit des
(( nacres d'une très-belle transparence, qu'on tire d'une espèce particu-
a lière de Mya. Ce sont ou des boîtes pour renfermer du bétel, ou d'au-
u très petits meubles semblables. Crawfurd les trouve d'un travail plus
(( achevé que tout ce qu'on a rapporté cle pareil du Japon (?), et Finlay-
« son dit qu'ils sont plus durables. Tous les deux eurent occasion de voir
a plusieurs de ces produits de l'industrie de Tong-King chez des grands
a de Hué, et on leur en donna même quelques-uns. »
Faudrait-il placer notre atelier à Sumatra? Ici encore de graves objec-
tions peuvent surgir. M. Ronclot reconnaît la grossièreté des produits de
cette île, et signale ainsi ses laques : « Des dessins d'or couvrent un fond
noir mal verni et à peine poli. » Rien de semblable dans le laque de Coro-
mandel : le fond noir manque plutôt d'épaisseur que de brillant; l'inté-
rieur des pièces montre un vernis rouge parcimonieux, largement mis à
la brosse, et laissant apercevoir les stries et les défauts du bois. Pour-
tant l'ensemble est beau, le dessin riche, et la peinture polychrome n'est
dénuée ni d'harmonie, ni d'une certaine grandeur décorative; il y a là
mieux qu'une industrie rudimentaire essayant péniblement ses forces.
Sumatra nous paraît, d'ailleurs, trop éloigné de l'influence chinoise pour
adopter ce genre de décoration ; les produits certains des îles de la Soucie
se ressentent habituellement des mœurs et cle la religion hindoues. Nous
voudrions donc voir disparaître le nom courant des laques cle Coroman-
del, qu'on appellerait avec bien plus de raison laques ckamplevés, par
comparaison au travail préparatoire de nos émaux limousins.
Nous arrêtons ici ce catalogue, pour rester clans le cadre tracé par les
anciens auteurs, et afin cle ne pas étendre une nomenclature aride. Avoir
une base certaine, un langage admis, c'est assez pour entrer clans l'étude sé-
rieuse d'une branche de l'art aussi importante que lavernissure orientale.
Nous aurions pu dire sur combien de matières diverses on applique
le laque, depuis la toile tendue et le papier mâché jusqu'au cuivre. De
grandes plaques métalliques admirablement vernissées servent à repré-
senter, non-seulement des paysages, des oiseaux et des fleurs dans le style
oriental, mais encore à copier fidèlement les œuvres de la chalcographie
européenne.
Une série complète de personnages célèbres a été exécutée sur des
médaillons ovales; quelques-uns cle ces médaillons ornent les cabinets cle
Paris, d'autres se voient au Musée cle La Haye.
a par son beau vernis et par les ouvrages de laque auxquels il donnait
a ses soins..... On est frappé de l'extrême élégance des plus précieux
u ouvrages en ce genre : les uns avec des ornements d'or, les autres de
a nacre, ou réunissant les deux à la fois; car le Tonk-Ring produit des
(( nacres d'une très-belle transparence, qu'on tire d'une espèce particu-
a lière de Mya. Ce sont ou des boîtes pour renfermer du bétel, ou d'au-
u très petits meubles semblables. Crawfurd les trouve d'un travail plus
(( achevé que tout ce qu'on a rapporté cle pareil du Japon (?), et Finlay-
« son dit qu'ils sont plus durables. Tous les deux eurent occasion de voir
a plusieurs de ces produits de l'industrie de Tong-King chez des grands
a de Hué, et on leur en donna même quelques-uns. »
Faudrait-il placer notre atelier à Sumatra? Ici encore de graves objec-
tions peuvent surgir. M. Ronclot reconnaît la grossièreté des produits de
cette île, et signale ainsi ses laques : « Des dessins d'or couvrent un fond
noir mal verni et à peine poli. » Rien de semblable dans le laque de Coro-
mandel : le fond noir manque plutôt d'épaisseur que de brillant; l'inté-
rieur des pièces montre un vernis rouge parcimonieux, largement mis à
la brosse, et laissant apercevoir les stries et les défauts du bois. Pour-
tant l'ensemble est beau, le dessin riche, et la peinture polychrome n'est
dénuée ni d'harmonie, ni d'une certaine grandeur décorative; il y a là
mieux qu'une industrie rudimentaire essayant péniblement ses forces.
Sumatra nous paraît, d'ailleurs, trop éloigné de l'influence chinoise pour
adopter ce genre de décoration ; les produits certains des îles de la Soucie
se ressentent habituellement des mœurs et cle la religion hindoues. Nous
voudrions donc voir disparaître le nom courant des laques cle Coroman-
del, qu'on appellerait avec bien plus de raison laques ckamplevés, par
comparaison au travail préparatoire de nos émaux limousins.
Nous arrêtons ici ce catalogue, pour rester clans le cadre tracé par les
anciens auteurs, et afin cle ne pas étendre une nomenclature aride. Avoir
une base certaine, un langage admis, c'est assez pour entrer clans l'étude sé-
rieuse d'une branche de l'art aussi importante que lavernissure orientale.
Nous aurions pu dire sur combien de matières diverses on applique
le laque, depuis la toile tendue et le papier mâché jusqu'au cuivre. De
grandes plaques métalliques admirablement vernissées servent à repré-
senter, non-seulement des paysages, des oiseaux et des fleurs dans le style
oriental, mais encore à copier fidèlement les œuvres de la chalcographie
européenne.
Une série complète de personnages célèbres a été exécutée sur des
médaillons ovales; quelques-uns cle ces médaillons ornent les cabinets cle
Paris, d'autres se voient au Musée cle La Haye.