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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 2
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Monti, Raffaele: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0113

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CORRESPONDANCE DE LONDRES.

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gens, dans le public anglais, il y a quelques années, qui connussent Rosa Bonheur,
Breton, Chaplin, Couturier, Dubufe, Fauvelet, Frère, Meissonier, Millier, Plassan,
Ruiperez, Trayer, Troyon, Yeyrassat, et tant d'autres aujourd'hui comme naturalisés
en Angleterre? Qui calculera la portée de l'influence que l'étude des artistes étran-
gers peut avoir sur le développement do ces jeunes artistes anglais qui, travaillant
encore sans parti pris, cherchent autour d'eux des suggestions fécondes et dos exem-
ples? Et puis, combien les artistes français ne sont-ils pas redevables à M. Gambart,
pour leur ouvrir ainsi un opulent marché où trois cent mille francs, tout au moins, se
dépensent chaque année en œuvres d'art?

Je reviendrai sur cette collection d'élite. Car, aujourd'hui, je ne pourrais lui accor-
der l'attention qu'elle mérite, sans sortir des limites qui me sont assignées. D'ailleurs,
elle n'est pas encore complète. On y attend des tableaux de Gérôme et de Yan Schen-
del; d'autres, qu'on attendait, sont arrivés, mais non encore placés. Parmi ces derniers,
je signalerai un charmant et consciencieux tableau de M. Moschelôs, inspiré par une
des plus douces mélodies du père de l'artiste, le célèbre compositeur que vous savez.

Il me reste à vous dire qu'il y a eu déjà de nombreux achats, l'honnête John Bull
n'étant rien moins qu'avare de son patronage, toutes les fois qu'on chatouille son or-
gueil national ou qu'on fait appel à sa curiosité. De fait, les ventes publiques n'ont
jamais été aussi actives et n'ont attiré autant de monde que dernièrement, et certes les
acheteurs n'y vont pas de main morte, témoin les prix payés samedi et lundi pour des
tableaux anglais modernes exposés chez Christie, où un dessin à l'aquarelle de Lewis a
été payé 44,500 fr., et un de Turner 8,725 fr. La aussi on a payé deux tableaux par
Philipp 11,000 et 15,000 fr., — un paysage de Marshall 8,000 fr., — deux marines, par
Hooks, 10,000 fr. chacune, —un paysage de Linnell, et un autre de Wilson, plus de
9,000 fr. chacun,— et enfin les deux célèbres tableaux de Turner, qui représentent
Ostende et le Canal Grande à Venise, 44,300 fr. et 63,000 fr. On dit que les deux der-
niers ont été achetés par 31. Gambart; mais si c'est pour lui ou pour d'autres, on
l'ignore.

Et notez que ces achats n'empêchent pas de trouver de l'argent pour une foule
d'autres objets : pour l'érection" du « Palais du Peuple», àMuswell Hill, sous la direction
de M. Ovven Jones, — pour l'établissement d'une galerie nationale à Manchester,—pour
un nouvel « Art union of England ». A quoi il faut ajouter la faveur accordée, en bonnes
espèces sonnantes, à toutes sortes de publications artistiques, comme l'atteste, entre
mille autres preuves, le succès toujours croissant de la Nouvelle Revue photographique de
Londres, par M. Silvy, de la Collection des personnages célèbres, par le même, et de maint
autre ouvrage lié au culte des arts.

En terminant, j'ai à remplir un bien triste devoir : celui de vous annoncer la mort
de la célèbre mistress Jameson, dont j'aurai occasion d'apprécier, dans une lettre sub-
séquente, les écrits artistiques et le génie critique.

R A FF AELE M ONT T.
 
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