DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Le Roux de Lincy, Antoine Jean Victor: Le Livre d'Heures d'Anne de Bretagne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0150
]/,/, GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Lothaire. .I»1 citerai principalement les deux Psautiers de Saint-Louis; Le
plus ancien fut la propriété de sa mère Blanche de Gastille, qui Je tenait
de son mari Louis VIII; Charles Y y a mis sa signature : ce beau volume
est certainement une des plus précieuses reliques du Musée des Souve-
rains. Charles V, Charles VI, et les princes de leur famille, ont possédé
des merveilles en ce genre. Enfin, jusqu'à Louis XIV, même en y compre-
nant ce roi, il a été d'usage que chaque prince possédât un ou plusieurs
livres de prières d'une grande magnificence. Non-seulement les nobles
imitèrent leurs maîtres en cela, mais encore la bourgeoisie elle-même
porta ce luxe bien loin. Le Livre d'heures, comme un meuble de famille,
se transmettait en héritage ; sur ses marges on inscrivait les dates mémo-
rables, telles que la naissance d'un premier-né, le mariage d'une fille bien
aimée, la mort prématurée d'un enfant, celle de vieux parents, ou bien
encore quelques événements peu ordinaires.
Le Livre d'heures d'Anne de Bretagne forme un volume petit in-folio,
dont la reliure en chagrin noir, faite sous Louis X1Y, est ornée de deux
fermoirs anciens d'argent doré, au chiffre de cette Reine, un À gothique
surmonté d'une couronne; ce volume est composé de deux cent quarante
feuillets, d'un vélin très-blanc, très-fin, d'une pureté remarquable. Il est
enrichi de miniatures nombreuses, d'ornements très-variés qui consistent
dans une reproduction des fleurs, des plantes, des fruits particuliers à la *
France, sur lesquels sont posés des insectes de toute espèce. On y trouve
aussi une multitude cle lettres ornées, de petites vignettes placées, soit
au commencement des chapitres, soit dans les intervalles qui séparent
chaque verset.
Voici comment se divisent les quatre cent quatre-vingts pages de ce
manuscrit : Zi9 grandes miniatures qui représentent, soit différentes scènes
de l'Ancien et du Nouveau Testament, soit les Évangélistes, les Saints et
les Saintes; 12 pages de Calendrier environnées de miniatures variées;
17 encadrements complets; 33 demi-encadrements; 282 bandes conte-
nant des fleurs, des plantes ou des fruits; 2 pages de chiffres et devises;
85 pages blanches.
Les grandes miniatures sont placées dans le volume à des intervalles
inégaux, en regard des premiers versets de chaque office. La série des fleurs
commence au verso du quatrième feuillet, à la marge du calendrier, et se
termine au recto de l'avant-dernier. Les initiales couronnées L. A. A. L.,
chiffres d'Anne de Bretagne et de Louis XII, sont peintes en or aux quatre
coins du verso du premier feuillet. Dans le milieu est un large écusson,
aux armes mi-partie de France et de Bretagne, entouré de la cordelière.
Les mêmes initiales sont répétées au recto du dernier feuillet. On voit
Lothaire. .I»1 citerai principalement les deux Psautiers de Saint-Louis; Le
plus ancien fut la propriété de sa mère Blanche de Gastille, qui Je tenait
de son mari Louis VIII; Charles Y y a mis sa signature : ce beau volume
est certainement une des plus précieuses reliques du Musée des Souve-
rains. Charles V, Charles VI, et les princes de leur famille, ont possédé
des merveilles en ce genre. Enfin, jusqu'à Louis XIV, même en y compre-
nant ce roi, il a été d'usage que chaque prince possédât un ou plusieurs
livres de prières d'une grande magnificence. Non-seulement les nobles
imitèrent leurs maîtres en cela, mais encore la bourgeoisie elle-même
porta ce luxe bien loin. Le Livre d'heures, comme un meuble de famille,
se transmettait en héritage ; sur ses marges on inscrivait les dates mémo-
rables, telles que la naissance d'un premier-né, le mariage d'une fille bien
aimée, la mort prématurée d'un enfant, celle de vieux parents, ou bien
encore quelques événements peu ordinaires.
Le Livre d'heures d'Anne de Bretagne forme un volume petit in-folio,
dont la reliure en chagrin noir, faite sous Louis X1Y, est ornée de deux
fermoirs anciens d'argent doré, au chiffre de cette Reine, un À gothique
surmonté d'une couronne; ce volume est composé de deux cent quarante
feuillets, d'un vélin très-blanc, très-fin, d'une pureté remarquable. Il est
enrichi de miniatures nombreuses, d'ornements très-variés qui consistent
dans une reproduction des fleurs, des plantes, des fruits particuliers à la *
France, sur lesquels sont posés des insectes de toute espèce. On y trouve
aussi une multitude cle lettres ornées, de petites vignettes placées, soit
au commencement des chapitres, soit dans les intervalles qui séparent
chaque verset.
Voici comment se divisent les quatre cent quatre-vingts pages de ce
manuscrit : Zi9 grandes miniatures qui représentent, soit différentes scènes
de l'Ancien et du Nouveau Testament, soit les Évangélistes, les Saints et
les Saintes; 12 pages de Calendrier environnées de miniatures variées;
17 encadrements complets; 33 demi-encadrements; 282 bandes conte-
nant des fleurs, des plantes ou des fruits; 2 pages de chiffres et devises;
85 pages blanches.
Les grandes miniatures sont placées dans le volume à des intervalles
inégaux, en regard des premiers versets de chaque office. La série des fleurs
commence au verso du quatrième feuillet, à la marge du calendrier, et se
termine au recto de l'avant-dernier. Les initiales couronnées L. A. A. L.,
chiffres d'Anne de Bretagne et de Louis XII, sont peintes en or aux quatre
coins du verso du premier feuillet. Dans le milieu est un large écusson,
aux armes mi-partie de France et de Bretagne, entouré de la cordelière.
Les mêmes initiales sont répétées au recto du dernier feuillet. On voit