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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 4
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Feillet, Alphonse: Un artiste inconnu du Château d'Anet
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https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0222

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UN ARTISTE DU CHATEAU D'AN ET. 215

jusqu'à présent comme un disciple de Ronsard, un des poètes de la Pléiade,
comme un érudit distingué même à côté des preux de pédanterie, les
Erasme, les Scaliger, les Casaubon, mais nullement comme artiste, et ce-
pendant lui aussi dans sa jeunesse avait sacrifié aux Grâces légères et payé
tribut à l'engouement de Fart; il peut prendre place, nous espérons le
prouver, parmi les créateurs du palais de Diane de Poitiers. Nos preuves
sont renfermées dans un petit livre très-rare de Pontus, et qui pourrait
passer pour inédit, tant il est peu connu : la Bibliothèque Impériale' le
garde précieusement dans sa Réserve sous le n°6597 Y, in-12, 23 pages1.
Voici le titre : Douze fables de fleuves ou fo^tai^es, avee la description
pour la peinture et les épi'grammes-, par P. D. T. (Pontus de Thyard),
Paris, chez Jean Richer, rue Saint-J ean-de-Lalran, à Venseigne de VArbre
verdoianl. 1586. Avec privilège du roy.

Ce titre si vague, et les initiales seules cle l'auteur expliquent l'oubli
dans lequel le livre est resté. Gomment en effet sous cette dénomination de
« Douze fables de fleuves ou fontaines » un archéologue aurait-il deviné
que l'auteur composait douze sujets de tableaux pour» la superbe maison
d'Anet? » La préface-dédicace ne laisse cependant aucun doute à cet
égard :

A Pontus de Thyard, seigneur de Rissy, évesque de Châlons.



ci Monsieur, vous ne serez pas marri si j'ai entrepris de faire imprimer
ce papier que je pris, il y a deux mois, en vostre estude à Bragny2, et
lequel vous enviiez trop avarement au public et sous si faibles excuses,
que je ne les ay peu ni deu prendre en payement : car quant à votre
aage et profession trop dissemblables à escrits de telle étoffe que
mettez en avant, cela n'a rien de cômun à l'eage ny à la saison èsquels
vous les fistes, d'autant que ce fut en un temps où l'on le pouvait appeler
un très-honeste et louable exercice, sçavoir y a environ 30 ans, lorsque
l'on accommodait cette superbe maison d'Anet, qui a pris son plus grand
lustre de vos belles inventions, dont aucuns se sont emparez, et en ont
emportez la gloire à bon marché. Recevez-le clone comme vostre, et
ne le désavouez pas! car je m'asseure qu'il ne fera point cle honte à vos
autres écrits, et que la France me sçaura bon gré de mon honnestelarcein.

moment sur Pontus un ouvrage important, que l'Académie de Mâcon vient de cou-
ronner.

\. Le recto seul est paginé.

2. Bragny était une des maisons de campagne de Pontus; c'était là qu'il se retirait
souvent pour composer ses doctes écrits, comme on peut le voir dans son livre : De
reclâ nominum impositione.
 
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