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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 4
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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0251

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MOUVEMENT DES ARTS.

Léonard de Vinci, sont-ce les Nicolas Poussin, l'Albane, le Téniers, le Ruysdael, le Philippe
de Champagne, le Carrache, le Greuze, ou le Prud'hon ? N'avez-vous point quelque honte à
imprimer en six ou huit lignes un certificat d'origine pour des croûtes dignes de la de-
vanture d'un cabaret de campagne? De quel droit jetez-vous aux risées de la foule des
noms illustres et des souvenirs sacrés? De quel visage verrez-vous adjuger à 100 fr.
ces fantaisies d'un copiste à jeun ? Et qu'arriverait-il si une dupe se laissait prendre à
vos attributions mensongères? Le commissaire-prîseur la renverrait-il à l'expert ou
l'expert au commissaire-priseur, ou tous les deux ensemble au propriétaire lui-même?
La corporation des commissaires-priseurs fonctionne, dit formellement la loi, sous la
surveillance de l'autorité, où donc et quand donc s'exercera cette surveillance, cette
tutelle des droits du public, si ce n'est pour empêcher qu'on ne l'abuse ainsi? Toute
spéculation sur l'ignorance de la foule est une immoralité, mais quand elle se fait au
grand jour, dans un endroit public, sous les yeux d'un officier ministériel, nous
considérons comme un devoir de la#signaler. La Gazette des Beaux-Arts a. pour mission
de propager le culte de toutes les manifestations du beau, elle ne saurait tolérer que
l'on insulte au souvenir des maîtres qui l'ont révélé au monde, et à la bonne foi des
âmes naïves qui demandent à le pratiquer.

VENTE DE LA COLLECTION DE FEU MADAME DE L/V SAYETTE

de poitiers

La collection de feu madame de La Sayetfe avait été, dit-on, achetée en bloc pour la
somme de 125,000 fr. par le riche financier dont la vente a obtenu dans ces derniers temps
un si grand succès. Elle ne contenait qu'un très-petit nombre de belles pièces. Madame
de La Sayette achetait à peu près tout ce qu'elle rencontrait, et l'on peut facilement
penser ce que contenait encore la province il y a quelque vingt ans. La vente a produit
environ 434,000 fr.; mais en ajoutant au prix d'achat les frais d'emballage, de transport
et de vente, on arrive, sans y comprendre les objets retirés par le propriétaire, au
chiffre d'environ 145,000 fr. On voit que l'opération a eu toutes les émotions d'un coup
de Bourse malheureux.

Ce n'est pas sans regret que nous voyons les capitaux entrer dans cette voie de
spéculation. Il y a longtemps que les joies intimes des Hécouvertes nous sont inter-
dites chez les marchands; l'hôtel des ventesva-t-il donc être aussi fermé pour les petites
bourses? N'aurons-nous plus à espérer ces bonheurs suprêmes des bons coups? Les
émaux seront cotés tant, les tableaux feront prime, et l'on cédera les estampes fin courant.
Et, cependant, les petits amateurs ne sont-ils pas les vrais amânts de la curiosité?
Les autres forcent la porte du sanctuaire, à la façon de Jupiter entrant chez Danaé.

Faïence dite de Hexri IL — Chandelier richement décoré d'arabesques, tantôt
émaillées en noir et en brun sur fond blanc, et tantôt en blanc sur fond brun; il est de
forme monumentale d'un beau style, cantonné de trois figures de génies soutenant des
écussons aux armes de France et du roi Henri IL Ces figures reposent sur des masca-
rons à face humaine, auxquels se rattachent des guirlandes émaillées en vert; le sou-
bassement, formé de moulures, est enrichi de mascarons à mufles de lion et de têtes
d'anges. Un des petits génies avait une jambe et les deux bras restaurés, l'autre les
 
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