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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 5
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Nogaret, Xavier: Exposition de Montpellier
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https://doi.org/10.11588/diglit.17222#0312

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EXPOSITION DE MONTPELLIER. 303

nous permettrait de passer en revue les plus vivantes écoles de Paris :
M. A. Bruyas y a apporté une grande partie de sa galerie. Cette collec-
tion, formée avec une vive .passion de la peinture dans ses données les
plus novatrices, avec un goût d'autant plus méritoire et original, qu'il
est en contraste avec les habitudes bourgeoises de son milieu, mériterait
un examen séparé, auquel la Gazette des Beaux-Arts pourra un jour don-
ner place dans sa série de travaux sur les galeries privées. Je dois me
restreindre aux proportions de l'Exposition régionale.

Un petit nombre d'artistes parisiens se sont souciés de paraître à la
distance où nous sommes, huit cents et tant de kilomètres, pour ne parler
que du chiffre. On leur doit beaucoup de reconnaissance, n'eussent-ils
envoyé que des reliefs. Parmi les peintres d'histoire, M. Hébert seul a ici
un petit tableau, le Soir dans les bois. Dans la pénombre affectionnée par
ce peintre, on distingue, à leurs regards creux plus encore qu'à la
lumière qui vient frapper la friperie historique du costume, un galant qui
aide une jeune fille à tirer le seau d'un puits où elle s'était attardée.
Deux petits sujets de genre, de M. Gerbaerlet, nous montrent comment,
avec un minois parisien d'aujourd'hui et un habit d'autrefois, touchés
d'un rayon de lumière, on peut attirer tous les regards. Les paysagistes
sont plus nombreux : MM. de Curzon, Berchère, Balfourier, Didier, Cbau-
vel, Bellel, nous ont envoyé de belles pages, où paraissent la grandeur et
la vérité que l'on met aujourd'hui dans l'étude de la nature : Vues
d'Athènes et d'Ostie, Plaines du Sinaï et de Thèbes, Plages du Vai\
Canal d Amsterdam, Lavoir de Normandie, Forêt de Fontainebleau, me
plaisent ensemble et sans que j'analyse leurs façons diverses, parce
qu'elles ne rapetissent ni n'altèrent ce qu'elles voulaient représenter.
M. Doré a six ouvrages, presque tous de sites alpestres; ce ne sont pas
les seuls qu'on eût pu exposer, car cet artiste, dont l'illustration sur bois
a fait connaître à tous la prodigieuse faculté d'invention, compte ici
de nombreux admirateurs. Un heureux hasard nous a fait avoir deux
portraits de M. Gustave Ricard. Bien qu'ils n'aient pas les qualités
d'expression de certaines têtes qu'on vit à l'Exposition universelle, ils
montrent les fiers procédés d'une exécution qui brille ici par bien des
contrastes.

L'école qui paraît ensuite avec le plus de faveur, est celle de Lyon ;
ce n'est pas non plus par des peintures historiques ou par des sujets de
genre qu'elle se fait remarquer, à part une étude de M. Bellet-Dupoisat,
Marguerite à l'église. Mais nous avons la phalange de ses paysagistes,
qui forment déjà deux générations distinctes par leurs manières : l'une,
celle des jolis sites, avec M. Ponthus-Cinier, qui brillait déjà à nos
 
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