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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Tainturier, Alfred: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts: exposition de Besançon
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0064

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CORRESPONDANCE DE BESANÇON.

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avoir servi d'ornement au timon d'un char, plusieurs statuettes de Vénus, de Jupiter, et
surtout un délicieux petit Mercure; puis des poteries, des colliers de verroterie prove-
nant des fouilles de l'arsenal ou des draguages du Doubs. L'époque mérovingienne et
le moyen Age sont aussi largement représentés par les produits des sépultures de
Menoux et autres lieux, par une belle collection de sceaux et d'empreintes de sceaux
ayant appartenu aux familles féodales de la province, aux empereurs d'Allemagne et
aux cours de justice.

J'arrive maintenant aux œuvres des artistes modernes. Comme je l'ai dit plus haut,
je passerai rapidement devant les tableaux qui ont déjà paru dans d'autres expositions.
De ce nombre sont la Confidence et le petit Fumeur, de Meissonier, le Diogène, de
Gérôme, les Scieurs de long, de M. Hédouin, cinq ou six toiles de M. Antigna, entre
autres la Descente, cette charmante idylle d'une couleur si fine et si fraîche, si bien
faite pour contraster avec le singulier personnage qu'on nomme la Fille du Bouqui-
niste, et mieux encore avec la Scène de guerre civile, drame aux couleurs sombres,
mais d'une saisissante vérité. J'ai retrouvé là aussi, de M. Biard, une scène cholérique
et grotesque, digne de Paul de Kock, le Mal de mer à bord d'une frégate anglaise,
et quelques-unes de ces jolies têtes de jeune fille que M. Landelle peint d'un pinceau
si facile et si gracieux.

Parmi les toiles dont Besançon me paraît avoir la primeur, je mentionnerai : l'Édu-
cation maternelle, de M. Armand Leleux, à laquelle le voisinage de Meissonier ne fait
aucun tort; le Sommeil de la grand'môre, de M. Ém. Gambogi. De délicieux et aris-
tocratiques bambins, tambour et trompettes en tête, font tout à coup irruption dans
l'appartement de leur mère qui, d'un geste, interrompt ce beau tapage en montrant à
la troupe joyeuse l'aïeule que le sommeil a surprise au milieu de sa lecture. Voilà,
certes, un sujet gracieux s'il en fut, et que M. Gambogi a su rendre plus attrayant en-
core par l'élégance exquise des personnages et l'éclat d'un coloris fin et harmonieux.
Je citerai encore une Ronde d'enfants avinés que fait danser un vieux Satyre, par
M. C. Nanteuil, une composition du mélancolique M. Tassaert, puis de jolies fantai-
sies de MM. Seigneurgens, Hamman, Jacquand, de Rudder, etc.

La peinture d'histoire, ou plutôt le genre historique est représenté par quelques
bonnes compositions. C'est d'abord la Démence de Charles VI, de M. Magaud, pein-
ture d'un effet un peu théâtral, mais du moins d'une grande recherche d'exécution.
L'Épisode de la campagne du Rhin, de M. Bellangé, rappelle un de ces beaux faits
d'armes si communs dans l'histoire de nos armées républicaines. Un carré d'infanterie
repousse une charge de cavalerie autrichienne. Par l'harmonie qu'il a su répandre sur
cette composition et l'habileté avec laquelle il en a touché les détails, M. Bellangé est
parvenu à rendre attachante à plus d'un titre cette scène de désolation où l'héroïsme
républicain s'élève à la hauteur des temps antiques.

La Révocation de la loi des otages, cet acte de généreuse équité qui signala l'avé-
nement du pouvoir réparateur du consulat, a fourni à M. Victor de Jonquières le sujet
d'une bonne composition. A peine nommé consul, Bonaparte avait fait révoquer cette
loi qui consistait à retenir en prison les parents des Vendéens révoltés. L'artiste a
choisi le moment où le général se rend lui-même à la prison du Temple pour briser de
ses mains glorieuses les fers de ces malheureux qui, tous, vieillards, femmes et en-
fants, s'empressent autour de leur libérateur qu'ils comblent de bénédictions et d'ac-
tions de grâces.

M. Richard Cavaro nous montre la salle du sénat de Venise, avec son plafond
 
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