DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Ferri-Pisani, C.: L' art asiatique ancien
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0070
f
L'ART ASIATIQUE ANCIEN
Pendant longtemps l'archéologie n'a reconnu dans l'antiquité que
deux écoles artistiques complètement définies et caractérisées par un
vaste ensemble de monuments, deux sources d'inspirations et de doc-
trines, émanant chacune du génie d'une race particulière, que deux arts,
en un mot, l'art grec et l'art égyptien. Les découvertes immenses accom-
plies depuis moins de trente ans dans l'histoire et dans le sol de l'Asie
ont fait retrouver les restes du troisième moule où l'homme jeta sa pen-
sée dès l'origine des civilisations. L'art asiatique s'est dégagé de la pous-
sière et des décombres des cités détruites; la science l'a appelé par son
nom, comme un nouveau Lazare, et l'a fait asseoir à l'un des sommets
de ce triangle mystérieux qui repose à la fois sur les trois parties de l'an-
cien monde, et au sein duquel se sont développés les germes intellectuels
de l'humanité.
L'histoire de cette résurrection serait un des sujets les plus vastes et
les moins connus que l'archéologie pût offrir à la curiosité du public.
Chaque jour, des faits nouveaux viennent le compléter et l'agrandir. On
pourrait, dès à présent, mettre en regard et comparer entre eux les mo-
numents des Assyriens des différents âges, ceux des Babyloniens, des
Perses, des Phéniciens, quelques vestiges hébraïques, réunir ces restes
épars dans un classement chronologique et historique, montrer la con-
nexion intime qui les relie, et justifier ainsi la dénomination générale
d'œuvres asiatiques sous laquelle on doit les comprendre. Après avoir
retrouvé l'origine et le berceau de cet art ainsi reconstitué, il resterait à
analyser ses rapports d'imitation ou d'influence avec l'art grec et l'art
égyptien, en prenant pour base de ce dernier ordre de recherches le
savant et ingénieux système de critique inauguré par M. de Longpérier
sur cette matière.
Nous n'avons pas, bien entendu, la prétention de traiter toutes ces
questions, ni même d'en approfondir aucune dans cette courte notice;
nous nous proposons seulement d'esquisser les traits les plus saillants et
VIII.
L'ART ASIATIQUE ANCIEN
Pendant longtemps l'archéologie n'a reconnu dans l'antiquité que
deux écoles artistiques complètement définies et caractérisées par un
vaste ensemble de monuments, deux sources d'inspirations et de doc-
trines, émanant chacune du génie d'une race particulière, que deux arts,
en un mot, l'art grec et l'art égyptien. Les découvertes immenses accom-
plies depuis moins de trente ans dans l'histoire et dans le sol de l'Asie
ont fait retrouver les restes du troisième moule où l'homme jeta sa pen-
sée dès l'origine des civilisations. L'art asiatique s'est dégagé de la pous-
sière et des décombres des cités détruites; la science l'a appelé par son
nom, comme un nouveau Lazare, et l'a fait asseoir à l'un des sommets
de ce triangle mystérieux qui repose à la fois sur les trois parties de l'an-
cien monde, et au sein duquel se sont développés les germes intellectuels
de l'humanité.
L'histoire de cette résurrection serait un des sujets les plus vastes et
les moins connus que l'archéologie pût offrir à la curiosité du public.
Chaque jour, des faits nouveaux viennent le compléter et l'agrandir. On
pourrait, dès à présent, mettre en regard et comparer entre eux les mo-
numents des Assyriens des différents âges, ceux des Babyloniens, des
Perses, des Phéniciens, quelques vestiges hébraïques, réunir ces restes
épars dans un classement chronologique et historique, montrer la con-
nexion intime qui les relie, et justifier ainsi la dénomination générale
d'œuvres asiatiques sous laquelle on doit les comprendre. Après avoir
retrouvé l'origine et le berceau de cet art ainsi reconstitué, il resterait à
analyser ses rapports d'imitation ou d'influence avec l'art grec et l'art
égyptien, en prenant pour base de ce dernier ordre de recherches le
savant et ingénieux système de critique inauguré par M. de Longpérier
sur cette matière.
Nous n'avons pas, bien entendu, la prétention de traiter toutes ces
questions, ni même d'en approfondir aucune dans cette courte notice;
nous nous proposons seulement d'esquisser les traits les plus saillants et
VIII.