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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0247

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MOUVEMENT DES ARTS ET DE LA CUIUOSITÉ

VENTE DE LA COLLECTION LEBER, D'ORLÉANS

La vente des livres et des estampes de feu M. Leber vient d'exciter un vif intérêt
parmi les bibliophiles et les amateurs, et elle inaugure bien une saison pour laquelle
nous avons déjà reçu d'importants catalogues.

Constant Leber était né à Orléans le 8 mai '1780. Chef au contentieux des com-
munes au ministère de l'intérieur, il sut occuper les loisirs que lui laissaient ses
travaux, par des recherches intelligentes et patientes sur quelques questions de l'his-
toire de France sous l'ancienne monarchie. Il fut nommé membre correspondant de
l'Académie des sciences morales et politiques, et reçut môme plus tard la croix de che-
valier de la Légion d'honneur. Bibliophile distingué, il réunit, à une époque où ces
sortes d'acquisitions étaient encore abordables, une vaste bibliothèque dont il publia
le catalogue raisonné en quatre volumes, les trois premiers en 1839, le quatrième
en 1832. Les extraits que nous en donnons ci-après édifieront le lecteur sur l'impor-
tance de cet ouvrage. On sait que, avec une libéralité trop rarement imitée en France,
il céda pour la rente viagère de soixante mille francs, c'est-à-dire pour bien au-dessous-
de sa valeur, cette précieuse collection à la ville de Rouen, qui lui en laissa la jouis-
sance et lui en consacra une salle particulière. M. Leber est mort à Orléans le 22 dé-
cembre 1859

La bibliothèque qui vient d'être dispersée était celle qu'il avait décrite dans le
dernier volume de son catalogue, sous le titre de Supplément. Elle était plutôt le com-
plément de celle qu'avait déjà reçue la ville de Rouen, et il est regrettable que la
municipalité n'ait pas cru devoir l'acquérir en bloc, car elle avait été formée en vue
d'en combler les lacunes.

A la passion des livres, M. Leber joignait celle des gravures. Non pas qu'il recher-
chât l'épreuve avant la virgule, le maître de quatorze cent soixante et quelques, ni
l'état intermédiaire. 11 s'était donné pour but de reconstruire, à l'aide d'échantillons pa-
tiemment réunis et choisis avec intelligence, l'histoire de la gravure, depuis ses ori-
gines, si obscures et si discutées, jusqu'au commencement du xixe siècle. 11 avait ainsi
réuni et classé plus de deux mille pièces. On conçoit l'importance d'un semblable tra-
vail, l'impossibilité complète où l'on serait de le recommencer aujourd'hui, à cause de
la rareté croissante de certains maîtres à la mode et surtout du prix exorbitant qu'ils

1. Voir, pour plus de détails, la notice publiée par M. Taillandier dans les Mémoires de la
Société des Antiquaires de France, et celle de M. Dupuy dans le bulletin de la Société archéologique
de l'Orléanais.

VIII. 'il
 
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