DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Hippeau, Célestin: La nouvelle façade d'Église de Santa-Croce à Florence
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LA FAÇADE DE SANTA- CROGE A FLOREiNCE. 99
vaste, nue, austère, éclairée par de superbes vitraux gothiques, appar-
tient aux religieux mineurs conventuels de Saint-François. C'est aujour-
d'hui le Panthéon de Florence. Parmi les nombreux monuments funéraires
qui la décorent et dont on peut lire la description dans Valéry, elle ren-
ferme les tombeaux de Dante, de Machiavel, de Michel-Ange, de Galilée,
grands hommes dont l'antiquité eût fait des demi-dieux. On y a déposé
les dépouilles mortelles du roi Joseph Napoléon, de la reine Julie, son
épouse, et de la princesse Charlotte, leur fille.
Elle possède, comme toutes les églises de Florence, plusieurs chefs-
d'œuvre de peinture et de sculpture que recommandent suffisamment aux
visiteurs les noms de Giotto, de Gaddi, de Donatello, de Luxa délia Rob-
bia, de Filippo Lippi, etc.
La reconstruction de la façade offrait plus d'une difficulté : il fallait
beaucoup de hardiesse pour l'entreprendre, et beaucoup de goût pour lui
donner un caractère assorti au reste de l'édifice.
Sur une esquisse autographe de Cronaca, trouvée vers l'année I8Z1O,
le chevalier Matas, auteur du musée Napoléon construit à l'île d'Elbe aux
frais du prince Demidolï, eut l'heureuse idée de dessiner un plan, soumis
en 1857 à une commission composée de MM. ,e marquis Barthélemi Bar-
tolini Baldelli, majordome de la maison et de la cour grand-ducale, pré-
sident ;
Le P. Mansueto Fanganelli, provincial de l'Ordre, vice-président;
Le marquis Lucas Bourbon del Monte, directeur de la galerie des sta-
tues, conseilleur provéditeur;
L'avocat Joseph Pelli-Fabbroni, conseiller;
' Le comte Charles Capponi, conseiller;
Le commandeur Sloane, conseiller trésorier ;
Le chevalier Laurent Gargiolli, secrétaire.
Une souscription fut ouverte, et le gouvernement, avant de donner
son approbation au projet de construction, demanda qu'une somme de
25,000 écus fut préalablement recueillie. Le chevalier Gargiolli, un des
hommes les plus recommandables de Florence, dont l'ardent patriotisme
avait déjà contribué à doter son pays d'un grand nombre d'établissements
d'utilité publique sans avoir recours aux fonds de l'État, comprit que
l'activité la plus énergique pouvait seule venir à bout d'une pareille
entreprise. 11 sut donner aux travaux de la commission une vive
impulsion. On profita du passage à Florence de Pie IX, en 1857, pour
engager le souverain pontife, qui s'y prêta avec beaucoup de grâce, à
poser la première pierre de la façade de Sainte-Croix, et l'on se mit
à l'œuvre pour l'exécution d'un travail dont le devis s'élevait à plus de
vaste, nue, austère, éclairée par de superbes vitraux gothiques, appar-
tient aux religieux mineurs conventuels de Saint-François. C'est aujour-
d'hui le Panthéon de Florence. Parmi les nombreux monuments funéraires
qui la décorent et dont on peut lire la description dans Valéry, elle ren-
ferme les tombeaux de Dante, de Machiavel, de Michel-Ange, de Galilée,
grands hommes dont l'antiquité eût fait des demi-dieux. On y a déposé
les dépouilles mortelles du roi Joseph Napoléon, de la reine Julie, son
épouse, et de la princesse Charlotte, leur fille.
Elle possède, comme toutes les églises de Florence, plusieurs chefs-
d'œuvre de peinture et de sculpture que recommandent suffisamment aux
visiteurs les noms de Giotto, de Gaddi, de Donatello, de Luxa délia Rob-
bia, de Filippo Lippi, etc.
La reconstruction de la façade offrait plus d'une difficulté : il fallait
beaucoup de hardiesse pour l'entreprendre, et beaucoup de goût pour lui
donner un caractère assorti au reste de l'édifice.
Sur une esquisse autographe de Cronaca, trouvée vers l'année I8Z1O,
le chevalier Matas, auteur du musée Napoléon construit à l'île d'Elbe aux
frais du prince Demidolï, eut l'heureuse idée de dessiner un plan, soumis
en 1857 à une commission composée de MM. ,e marquis Barthélemi Bar-
tolini Baldelli, majordome de la maison et de la cour grand-ducale, pré-
sident ;
Le P. Mansueto Fanganelli, provincial de l'Ordre, vice-président;
Le marquis Lucas Bourbon del Monte, directeur de la galerie des sta-
tues, conseilleur provéditeur;
L'avocat Joseph Pelli-Fabbroni, conseiller;
' Le comte Charles Capponi, conseiller;
Le commandeur Sloane, conseiller trésorier ;
Le chevalier Laurent Gargiolli, secrétaire.
Une souscription fut ouverte, et le gouvernement, avant de donner
son approbation au projet de construction, demanda qu'une somme de
25,000 écus fut préalablement recueillie. Le chevalier Gargiolli, un des
hommes les plus recommandables de Florence, dont l'ardent patriotisme
avait déjà contribué à doter son pays d'un grand nombre d'établissements
d'utilité publique sans avoir recours aux fonds de l'État, comprit que
l'activité la plus énergique pouvait seule venir à bout d'une pareille
entreprise. 11 sut donner aux travaux de la commission une vive
impulsion. On profita du passage à Florence de Pie IX, en 1857, pour
engager le souverain pontife, qui s'y prêta avec beaucoup de grâce, à
poser la première pierre de la façade de Sainte-Croix, et l'on se mit
à l'œuvre pour l'exécution d'un travail dont le devis s'élevait à plus de