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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 3
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Lenormant, François: La Minerve du Parthénon, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0135

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130 GAZETTE DES BEAI K-ARTS.

d'Athènes, lorsque mon père était déjà mort. C'est d'après elles que
M. Ghevignard a exécuté les dessins que je publie aujourd'hui, considé-
rant comme un devoir de prendre date et d'assurer à la mémoire de mon
père tout l'honneur d'une découverte qu'il a faite encore si peu de jours
avant d'être enlevé à la science.

Des exemplaires en ont été placés, par M. Yitet sous les yeux de
l'Académie des inscriptions et belles-lettres, par moi-même sous les yeux
de l'Académie des beaux-arts, et, dans ces deux savantes compagnies,
érudits et artistes ont constaté l'exactitude du fait que mon père avait
tout d'abord aperçu avec cette promptitude et cette sûreté de coup d'œil
qui formaient un des traits les plus caractéristiques de son esprit.

En effet, quel doute pourrait-on élever sur l'application du nom
d'Athéné Parthénos à la figure conservée dans le temple de Thésée? Cette

*

ligure représente Minerve debout, vêtue de la simple tunique avec l'am-
péchonium, sans péplus, la main gauche ouverte comme pour y recevoir
une petite figurine, un serpent à ses pieds, ayant un bouclier sur lequel
est représenté le combat des Athéniens et des Amazones. Ne sont-ce pas
là toutes les circonstances qui, d'après le rapport unanime des anciens,
doivent faire reconnaître le chef-d'œuvre de Phidias?

Mais cette statuette, qui est la première où l'on puisse reconnaître avec
quelque certitude la composition du colosse d'or et d'ivoire dédié par les
Athéniens dans le Parthénon, diffère, sur un grand nombre de points, des
restitutions que l'on a proposées pour le plus fameux produit de la toreu-
tique des Grecs. Il devient intéressant, à l'aide du nouveau point de dé-
part que nous possédons par là, de discuter ces diverses restitutions,, de
soumettre à un nouveau contrôle les anciens témoignages relatifs à la
Minerve chryséléphantine, et de rechercher, dans les monuments de l'art
parvenus jusqu'à nous, ceux qui ont pu être inspirés par le type qu'avait
créé -le plus grand sculpteur des âges antiques et même de tous les
siècles.

C'est ce que nous avons entrepris dans ce mémoire. En même temps,
l'étude à laquelle nous nous livrerons fournira la démonstration du fait
que nous avons énoncé à priori^ l'identité du type de la statuette avec
celui du colosse de Phidias.

Mais avant d'aller plus loin, il nous faut donner encore quelques ren-
seignements sur la statuette du temple de Thésée.

Cette statuette a été découverte à Athènes même; mais comme on n'y
attachait pas grand prix, on n'a eu nul soin d'en constater exactement
la provenance, et nous ignorons dans quelle partie de la ville elle a été
mise au joui1.
 
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