l/,0 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
(( quitô nous a transmises, on ne saurait nier que quelques-unes n'aïeni
a été représentées avec la seule tunique. On en voit de ce genre sur des
<( bas-reliefs, sur des gravures, et sur une des peintures de la villa
« Negroni; encore la plupart ont-elles par-dessus la tunique une espèce
« de chlamydion qui descend à mi-corps. Mais on doit dire qu'en fait de
« statue, le plus grand nombre des Minerves porte les deux vêtements,
<( c'est-à-dire lepeplos par-dessus la tunique, dont les plis sortent, par
« en bas, de la draperie supérieure, et descendent jusqu'au bas des pieds.
« Tout porte donc à croire que Phidias, dans un monument de cette
u richesse et de cette importance, n'aura pas omis de donner à sa Minerve
a l'habillement complet, et l'ajustement de draperies le plus grave et le
<( plus conforme à la dignité de son sujet. »
Le casque qui recouvre la tête de la Minerve est, dans la restitution
de Quatremère de Quincy, beaucoup plus orné que dans la description
de Pausanias. L'illustre archéologue l'a emprunté au jaspe du cabinet de
Vienne portant la signature du graveur Aspasius, et aux tétradrachmes
athéniens de la seconde époque. 11 est à trois aigrettes, et, outre le sphinx
et les deux griffons supportant chacun un lophos, il présente au-dessus
du front huit chevaux sortant à mi-corps, et, sur les garde-joues relevés,
deux pégases. Quatremère a-t-il eu tort ou raison d'ajouter sur ce point
à ce que dit Pausanias, et d'adopter ce système d'ornementation? C'est là
une des questions les plus controversées parmi celles que soulève la res-
titution de la statue chryséléphantine. Nous l'examinerons plus tard avec
un grand détail.
Dans la même restitution, le bouclier est placé derrière la Minerve, de
manière que la gigantomachie sculptée sur le côté concave soit vue
du spectateur posé en face de la statue, et qu'il faille tourner par derrière
pour voir le combat des Amazones sculpté sur la partie convexe. Aux
pieds de la déesse est le serpent que Quatremère met à droite, du côté
opposé à la lance, bien que Pausanias atteste positivement le contraire.
Mais l'auteur du Jupiter Olympien s'est cru obligé de s'écarter de ce que
rapporte la Description de la Grèce, pour placer sous la lance un sphinx
de bronze qu'une fausse leçon du texte de Pline indiquait dans cette posi-
tion. La plupart des manuscrits et les éditions anciennes de Y Histoire
naturelle portent : Periti mirantur... sub cuspide œneam sphingcm^ mais
personne autre ne parle de ce sphinx de bronze sous la lance, détail que
Pausanias n'aurait certainement pas oublié, et depuis longtemps déjà
on a reconnu qu'il fallait corriger casside au lieu de cuspide, et voir
dans la phrase de Pline une mention du sphinx indiqué par Pausanias
sous le cimier du casque. De plus, Quatremère de Quincy figure le serpent
(( quitô nous a transmises, on ne saurait nier que quelques-unes n'aïeni
a été représentées avec la seule tunique. On en voit de ce genre sur des
<( bas-reliefs, sur des gravures, et sur une des peintures de la villa
« Negroni; encore la plupart ont-elles par-dessus la tunique une espèce
« de chlamydion qui descend à mi-corps. Mais on doit dire qu'en fait de
« statue, le plus grand nombre des Minerves porte les deux vêtements,
<( c'est-à-dire lepeplos par-dessus la tunique, dont les plis sortent, par
« en bas, de la draperie supérieure, et descendent jusqu'au bas des pieds.
« Tout porte donc à croire que Phidias, dans un monument de cette
u richesse et de cette importance, n'aura pas omis de donner à sa Minerve
a l'habillement complet, et l'ajustement de draperies le plus grave et le
<( plus conforme à la dignité de son sujet. »
Le casque qui recouvre la tête de la Minerve est, dans la restitution
de Quatremère de Quincy, beaucoup plus orné que dans la description
de Pausanias. L'illustre archéologue l'a emprunté au jaspe du cabinet de
Vienne portant la signature du graveur Aspasius, et aux tétradrachmes
athéniens de la seconde époque. 11 est à trois aigrettes, et, outre le sphinx
et les deux griffons supportant chacun un lophos, il présente au-dessus
du front huit chevaux sortant à mi-corps, et, sur les garde-joues relevés,
deux pégases. Quatremère a-t-il eu tort ou raison d'ajouter sur ce point
à ce que dit Pausanias, et d'adopter ce système d'ornementation? C'est là
une des questions les plus controversées parmi celles que soulève la res-
titution de la statue chryséléphantine. Nous l'examinerons plus tard avec
un grand détail.
Dans la même restitution, le bouclier est placé derrière la Minerve, de
manière que la gigantomachie sculptée sur le côté concave soit vue
du spectateur posé en face de la statue, et qu'il faille tourner par derrière
pour voir le combat des Amazones sculpté sur la partie convexe. Aux
pieds de la déesse est le serpent que Quatremère met à droite, du côté
opposé à la lance, bien que Pausanias atteste positivement le contraire.
Mais l'auteur du Jupiter Olympien s'est cru obligé de s'écarter de ce que
rapporte la Description de la Grèce, pour placer sous la lance un sphinx
de bronze qu'une fausse leçon du texte de Pline indiquait dans cette posi-
tion. La plupart des manuscrits et les éditions anciennes de Y Histoire
naturelle portent : Periti mirantur... sub cuspide œneam sphingcm^ mais
personne autre ne parle de ce sphinx de bronze sous la lance, détail que
Pausanias n'aurait certainement pas oublié, et depuis longtemps déjà
on a reconnu qu'il fallait corriger casside au lieu de cuspide, et voir
dans la phrase de Pline une mention du sphinx indiqué par Pausanias
sous le cimier du casque. De plus, Quatremère de Quincy figure le serpent