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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 3
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Livres d'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0193

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MOUVEMENT DES ARTS.

187

« C'est l'opinion de M. Waagen que le prétendu Carel et Bernard sont un seul et
même peintre. Et alors, comme Bernard Fabritius est incontestablement, d'après ses
œuvres signées et datées, un disciple de Rembrandt, ainsi se vérifierait que son élève,
Van der Meer de Delft, descend de Rembrandt au second degré. Nous en avions tou-
jours été convaincu par instinct.

« Tout ce qui tient à ce Fabritius offre donc un triple intérêt, d'abord en considé-
ration du peintre lui-même, qui a de fortes qualités, puis à cause de son lien à l'école
du maître par excellence, et enfin parce que, en éclaircissant l'histoire de sa vie et de
son talent, on peut espérer d'en faire rejaillir quelque lumière sur le mystérieux Van
der Meer de Delft.

« Nous avons appris du nouveau sur Fabritius depuis la publication du petit volume
(kilerie d'Arenberg. Le fait est assez curieux, et il réjouira les sceptiques en matière
d'art. Il y a, au musée de Rotterdam, un portrait d'homme, tête nue, avec de longs
cheveux, peinture extrêmement originale et saisissante, enregistrée comme Rembrandt
au catalogue de 1849, qui se vendait encore l'an dernier dans l'établissement. Une
signature et même une date, presque indéchiffrables il est vrai, se remarquaient sur le
fond à gauche, derrière la tête du personnage. »

« Tous les artistes et critiques qui ont visité la collection, depuis dix ans se sont
extasiés devant ce Rembrandt incomparable... Or, il se trouve que ce « chef-d'œuvre
de Rembrandt » est un Fabritius, et maintenant enregistré comme tel dans la nouvelle
édition du catalogue (1859). C'est M. A.-S. Lamme, le rédacteur du catalogue et le
directeur du musée, qui a fait la découverte, et qui m'a raconté comment. »

« Son père, un fin connaisseur, avait toujours eu peine à accepter pour Rembrandt
cette peinture, lorsqu'elle fut léguée à la ville avec l'ensemble de la collection Boymans.
M. Lamme fils avait toujours douté aussi, et, récemment, il se décida à enlever quelques
repeints maladroits sur le fond et à tâter la signature Rembrandt qui semblait peu
catholique. La signature s'évapora avec les retouches, et le fond primitif reparut lumi-
neux et ferme. Mais, pour cette opération, le tableau avait dû être ôté de sa bordure,
et, en reluquant du haut en bas la toile, voilà que M. Lamme aperçut, à l'endroit qui
jusque-là avait été recouvert par le bord supérieur du cadre, un nom brusquement
gravé dans la pâte avec le manche pointu de la brosse, comme avec un burin : —
Fabritius! »

Après F'abritius, maître assez fort pour qu'un de ses tableaux ait mérité d'être
admiré par les plus fins connaisseurs comme une des plus belles productions du pinceau
de Rembrandt lui-même, vient son élève, non moins ignoré et non moins digne de célé-
brité, sur lequel M. Blirger a aussi quelque chose à nous apprendre. Jean Van der Meer
de Delft est, en effet, représenté dans la galerie Suermondt par une de ses toiles capi-
tales : Une Maison rustique, tableau donné tour à tour par les critiques les plus dis-
tingués à Hobbema et à Ruijsdaël, et dernièrement par M. Waagen, à Philip Koninck.
Ce n'est pas seulement par des conjectures probantes que M. Burger appuie son opinion,
mais par des preuves matérielles, grâce à sa persévérance dans les recherches. Cette
restitution est d'autant plus précieuse, que l'œuvre de Van der Meer de Delft, artiste
puissant et original, mais oublié pendant longtemps comme l'avait été Hobbema, ne se
compose guère que de la Vue de Delft du musée de La Haye, de deux chefs-d'œuvre
dans la galerie Six van Hillegom, et d'une toile chez le duc d'Arenberg. Mais M. Blir-
ger en a découvert bien d'autres qu'il fera connaître, nous dit-il, dans le catalogue de
la galerie Six van Hillegom. Ce maître serait en outre, selon notre critique, l'auteur des
 
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