Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (8.1860)

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(1 VZETTE DES BEAUX-ARTS.

une lettre des plus vives. Les directeurs de la Revue la publièrent toute vive, avec les
explications de l'un des anciens possesseurs du tableau en litige, et la réplique con-
cluante du signataire de l'article. Le public a pu ainsi s'édifier sur tous les termes de la
question, et donner aux experts de tableaux anciens, fussent-ils belges, le conseil
d'imprimer leurs catalogues avec les noms de maîtres qu'il leur plaît, mais de les lais-
ser ensuite discuter en paix par la critique, quand elle est érudite.etde bonne foi.

— Après une fermeture de quelques jours, nécessitée par d'importants remanie-
ments, l'Exposition du boulevard des Italiens vient de s'ouvrir de nouveau. Pour
répondre au reproche qu'on lui avait adressé de ne représenter qu'incomplètement
l'École française, M. Francis Petit a précisé ses intentions en éliminant cette fois les
peintres du xvne siècle, sauf Philippe de Champagne, et en choisissant dans les galeries
privées des toiles qui complètent en quelque sorte l'œuvre des maîtres du xvin''. Cent
trente-quatre dessins, pastels et peintures offrent des aliments bien divers à la curiosité
des amateurs. La collection de M. His de La Salle a prêté deux importants dessins de
David, des Prud'hon, un Boucher et trois Watteau de la plus exquise qualité; celle de
M. Chaix d'Est-Ange, un dessin capital de Prud'hon, Ileclor parlant pour combattra
Achille; celle de M. Gigoux, cinq de ces compositions de Moreau, qui traduisent si
finement les mœurs et les habitudes galantes des contemporains de Rétif de la Bre-
tonne, et qui ont été si merveilleusement traduites par les burins de l'époque.

M. Léon de Laborde a envoyé un tableau de famille, qui est un des plus excellents
morceaux de Greuze, la Mère bien-aimée, et le portrait allégorique de madame deJul-
lienne sous la figure de la Seine, qui appartient à M. Barroilhet, étale ses charmes
près d'un autre portrait par Watteau, que l'on croit être celui de M. de Jidlienne.—
Cinq Boucher, dix-neuf Chardin, un adorable portrait de madame Jules de Polignac
par David, une Danaé de Greuze, du ton le plus fin et de grande proportion, tels
sont les nouveaux arrivés, que nous nous bornons à signaler aujourd'hui pour ne point
empiéter sur la critique que fera l'un de nos collaborateurs de cette exposition quasi
nouvelle.

— M. H. Courmont, chef du service des monuments historiques au ministère d'État,
a été nommé chef de la division des beaux-arts, à la place de M. de Mercey.

— Un artiste belge, M. J. Paelinck, avait formé, on le sait, une nombreuse col-
lection d'estampes et de livres d'art. Les richesses de ce cabinet seront mises en
vente à Bruxelles le 20 novembre, sous la direction de M. F. Heussner.

Cette collection renferme surtout des estampes des premiers maîtres allemands,
entre autres 14 pièces inconnues du xve siècle; % du maître E. S. de 1466; 62 de
Martin Schongauër; 46 d'Israël de Meckenen ; l'œuvre de Durer presque complet; 42 de
Lucas Cranach, etc.

Parmi les livres se trouvent de beaux ouvrages à figures par Durer, Burgmaïer,
Schaufïelein, Jost Amman, De Gheyn, etc.; la Généalogie de Charles-Quint (dont on ne
connaît que deux exemplaires) ; la Cavalcade de Charles-Quint à Bologne, et un très-
précieux manuscrit de la vie de saint Benoît écrit et peint par Jean de Stavelot
en 1432.

Le rédacteur en chef : CHARLES BLANC.

Le directeur - gérant : EDOUARD HOUSSAYE.

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CLAVE, III E SAINT-BENOÎT, 7.