Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Merson, Luc-Olivier: La Galerie Clark de Feltre: musées de province
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0200

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L9fl GAZETTE DES BE \l K-AR'J S.

première expression de sa pensée n'a pas gagnéàrevêtir des formes nou-
velles. Je citerai un exemple. Le Raphaël de l'esquisse est préférable à
celui de l'Hémicycle : le premier est grave, digne sans emphase; c'est à
peu près ainsi qu'on se représente l'auteur de ta Dispute du Saint-Sacre-
ment, delà Transfiguration et des Madones célèbres; le second, à bien
prendre, n'est qu'un ténor d'opéra-comique, ampoulé, souillé, gourmé.
Delaroche avait sans doute le sentiment de la distinction; il aimait les
belles formes, les ajustements élégants et surtout les détails riches et
abondants; mais ces préférences, qu'il manifestait avec plus de minutie que
de goût véritable,ôtèrent en général à son travail le cachet de grandeur,
l'empreinte de grâce virile qu'il eût dû avoir, pour y répandre l'air d'affé-
terie et de pédantisme qui le dépare. Au résumé, son pinceau fut patient
plutôt que robuste ; son crayon, habile plutôt que savant ; son esprit,
délicat et ingénieux plutôt que profond.

La collection possède aussi les études des figures de Y Art gothique et
de la Renaissance qui se tiennent, dans l'Hémicycle, à droite et à gauche
de l'aréopage. Delaroche les a terminées l'une et l'autre de sa brosse la
plus précieuse et la plus monotone, la plus fade et la plus efféminée. Par
contre, l'étude de Léonard de Yinci, faite également pour l'Hémicycle,
montre une vigoureuse et magistrale indication. Le croquis de Mazarin
mourant est également fort beau; à la plume, avec quelques rehauts de
couleur, il est d'un rare esprit, d'une exécution pleine de vivacité et
d'adresse. Le tableau intitulé Enfance de Pic de La-Mirandole est connu
par la gravure qu'en a faite M. François; il ne paraît donc pas utile d'en
parler. La Balanceuse est charmante. Une jeune fille se balance, assise
sur une écharpe dont les extrémités sont attachées aux branches d'un arbre ;
ces cheveux, blonds et légers, flottent au vent, et dans les plis de sa robe
blanche se dessinent les lignes sveltes et chastes de son corps. Cette toile
agréable, d'une tonalité un peu sourde cependant, a été exécutée pour le
duc de Feltre. Après avoir passé sous silence une Tête d'Apôtre fort mé-
diocre, il faut signaler un beau portrait, aux trois crayons, de M. le comte
de Feltre, et surtout une série de têtes de moines camaldules d'une netteté
d'expression peu ordinaire. Ces études, au nombre de six, toutes égale-
ment réussies, datent de 1834. Delaroche, qui devait être chargé de la
décoration intérieure de l'église de la Madeleine, à Paris, les avait faites
en prévision de ce grand labeur.

11 suffira de noter deux tableaux de M. Jacquand, — Marie de Wédicis
visitant l'atelier de Rubens j un Cardinal rient chercher Ribera dans son
atelier, à Naples; — des marines, de MM. Le Poittevin, Tanneur etGudin;
des moutons, de M. \ erboeckhoven ; des vaches, de M. Brascassat; une
 
Annotationen