DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Lenormant, François: La Minerve du Parthénon, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0233
LA MINERVE DI PARTHÉNON. 227
vrage1, acherché à établir que, dans les statues qui portaient une Victoire
à la main, comme la Minerve du Parthénon et le Jupiter d'Olympie, la
\ ictoire était tournée vers le public, et qu'on faisait passer sous la cou-
ronne qu'elle présentait, dans une cérémonie solennelle, les vainqueurs
des jeux panathénaïques ou olympiques. 11 y aurait mille objections à
faire contre cette hypothèse que ne confirme aucun témoignage formel de
l'antiquité. Mais ce n'est pas ici le lieu d'en entreprendre l'examen. Quand
même M. Bœtticher aurait raison de croire à cet usage, le bas-relief du
musée de Berlin ne saurait s'y rapporter.
L'homme que couronne la Victoire placée dans la main de la Minerve
n'a aucunement l'ajustement ordinaire des vainqueurs gymniques. Au
contraire, le tribon ou manteau qui l'enveloppe, le bâton qu'il tient à la
main, forment le costume caractéristique employé par les artistes grecs
lorsqu'ils voulaient représenter un Démos ou la personnification d'un
peuple. Il faut, d'ailleurs, se rendre un compte exact de la nature du
bas-relief. C'est une de ces sculptures formant le couronnement d'un
décret du peuple athénien gravé sur marbre, comme les fouilles d'Athènes
et particulièrement de l'Acropole en ont tant fait découvrir. Or, sur un
semblable monument il ne faut pas chercher un athlète vainqueur. La
seule représentation que l'on puisse y admettre est Minerve protégeant
et couronnant le Peuple athénien, sujet analogue à celui d'un bas-relief
que nous avons cité plus haut, ou bien la Victoire dans la main de la
Minerve posant, sur le front d'un général vainqueur ou d'un citoyen bien
méritant, la couronne d'or dont le peuple lui a décerné l'honneur.
En tous cas, c'est une de ces compositions comme nous en avons cité,
où la Minerve du Parthénon, tout en conservant ses attributs principaux,
a été mêlée à un sujet, et, pour y cadrer plus convenablement, a vu son
attitude modifiée. Nous ne croyons donc pas que l'on doive y chercher
une preuve contraire au parti que nous avons adopté pour la pose de la
Victoire.
F R V \ Ç OIS L E N 0 U M A XT T.
I. Zeitschrifl fur Bauwesen, 1852, Berlin.
i La fin au prochain numéro. •
vrage1, acherché à établir que, dans les statues qui portaient une Victoire
à la main, comme la Minerve du Parthénon et le Jupiter d'Olympie, la
\ ictoire était tournée vers le public, et qu'on faisait passer sous la cou-
ronne qu'elle présentait, dans une cérémonie solennelle, les vainqueurs
des jeux panathénaïques ou olympiques. 11 y aurait mille objections à
faire contre cette hypothèse que ne confirme aucun témoignage formel de
l'antiquité. Mais ce n'est pas ici le lieu d'en entreprendre l'examen. Quand
même M. Bœtticher aurait raison de croire à cet usage, le bas-relief du
musée de Berlin ne saurait s'y rapporter.
L'homme que couronne la Victoire placée dans la main de la Minerve
n'a aucunement l'ajustement ordinaire des vainqueurs gymniques. Au
contraire, le tribon ou manteau qui l'enveloppe, le bâton qu'il tient à la
main, forment le costume caractéristique employé par les artistes grecs
lorsqu'ils voulaient représenter un Démos ou la personnification d'un
peuple. Il faut, d'ailleurs, se rendre un compte exact de la nature du
bas-relief. C'est une de ces sculptures formant le couronnement d'un
décret du peuple athénien gravé sur marbre, comme les fouilles d'Athènes
et particulièrement de l'Acropole en ont tant fait découvrir. Or, sur un
semblable monument il ne faut pas chercher un athlète vainqueur. La
seule représentation que l'on puisse y admettre est Minerve protégeant
et couronnant le Peuple athénien, sujet analogue à celui d'un bas-relief
que nous avons cité plus haut, ou bien la Victoire dans la main de la
Minerve posant, sur le front d'un général vainqueur ou d'un citoyen bien
méritant, la couronne d'or dont le peuple lui a décerné l'honneur.
En tous cas, c'est une de ces compositions comme nous en avons cité,
où la Minerve du Parthénon, tout en conservant ses attributs principaux,
a été mêlée à un sujet, et, pour y cadrer plus convenablement, a vu son
attitude modifiée. Nous ne croyons donc pas que l'on doive y chercher
une preuve contraire au parti que nous avons adopté pour la pose de la
Victoire.
F R V \ Ç OIS L E N 0 U M A XT T.
I. Zeitschrifl fur Bauwesen, 1852, Berlin.
i La fin au prochain numéro. •