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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 4
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Thoré, Théophile: Exposition de tableaux de l'école française ancienne tirés de collections d'amateurs, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0235

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EXPOSITION DE TABLE AI \ DE L'ÉCOLE FRANÇAISE. 220

enfants, figurines entières groupées sous un portique à colonnes, rappelle
beaucoup les compositions analogues de Mignard. Signé et daté 1709. Un
autre portrait d'homme est daté de 1725.

Alexis Grimou avait des facultés de peintre, sans cloute, un vif senti-
ment du clair-obscur, une couleur harmonieuse, parfois une touche libre
et juste, mais il était peu imaginatif, et point du tout varié. Quelques
bustes de femmes déguisées ei> pèlerines ou en chanteuses d'occasion,
quelques buveurs aux traits épanouis, quelques portraits bizarrement
accoutrés, c'est à peu près tout son œuvre. Rembrandt lui apparut sou-
vent, mais à l'état de fantôme. Ce qu'il y a de profond et de solide dans
le grand artiste hollandais échappa toujours au pauvre bohémien de Paris.
Sa Belle Pèlerine de l'Exposition est une espèce de contrefaçon delaPcle-
rine du Louvre (n° 271). On dit qu'elle vient de la vente de François Bou-
cher. C'est peint comme une copie, très-doux de modelé, très-fondu de
couleur, un peu rond de dessin, mais non pas sans harmonie et sans
charme. Deux bustes qui paraissent peints d'après nature ont plus de fer-
meté et d'accent : celui qu'on intitule un Jeune Garçon est encore, à
ce qu'on croirait, le modèle de la Belle Pèlerine, quoiqu'il porte une
armure.

Les deux petits tableaux de Jean-Baptiste van Loo sont des réductions
de ses peintures exécutées en 1730 pour l'église du couvent des Grands-
Augustins : VInstitution de Vordre du Saint-Esprit par Henri III (aujour-
d'hui au Louvre, n° 32Zi), et le roi Louis XIV, dans la chapelle du château
de Versailles, conférant le même ordre à Louis de Bourbon. Les grandes
peintures, tapotées de touche et crues de couleur, ont un certain air de
tapisseries grossières. Dans les réductions, ce procédé de la marqueterie
est encore plus sensible, et l'on dirait que ces figurines ont été peintes
d'après de petites maquettes en bois.

Le portrait de Yien peint par lui-même, en 17/i5, à Rome, donne la
date de son arrivée dans cette ville, le 21 décembre de l'année précédente,
comme lauréat de l'Académie. Trente ans après, en 1775, Yien retournait
à Rome comme directeur, ayant déjà modifié les tendances de l'école
française, et il emmenait avec lui, cette fois, le jeune David, qui allait
bientôt décider une complète révolution contre l'art du xvnie siècle. Ce
portrait de Yien tient encore tout naturellement au style et à la pratique
de ses contemporains de Paris.

David lui-môme commença par peindre à la mode du temps, avec plus
de conviction toutefois que les artistes de son entourage. Le portrait de
madame de Polignac, nouvellement ajouté à l'Exposition, est très-curieux
comme renseignement sur son point de départ. Il doit avoir été peint
 
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