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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 5
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Lenormant, François: La Minerve du Parthénon, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0288

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282 GAZETTE DES BEAI X.-ARTS.

bouclier pour le mettre à la main de leur statue de Minerve Granaea, près
d'Élatée1. 11 semble que Phidias lui-même ait reproduit !<is principaux
traits de cette composition sur La base de la statue du Jupiter Olympien.
Le combat des Amazones n'était pas un sujet rare sur les monuments
d'Athènes ni sur ceux du reste de la Grèce. Si Pausanias rapproche le
sujet du bouclier de la Minerve du Parthénon de celui de la base du Jupiter
d'Olympie, quand il pouvait y trouver encore tant d'autres points de
comparaison, c'est probablement parce que Phidias, les deux fois, avait
traité ce sujet d'une manière fort analogue. Que les groupes, composés
d'abord pour le bouclier du colosse de l'Hécatompédon, aient passé de
la base du colosse d'Olympie sur la frise du temple de Passa*, rien de
plus naturel, surtout si l'on se rappelle l'ingénieuse conjecture de Stac-
kelberg, qui pensait que les habitants de Phigalie avaient clù appeler, pour
décorer leur sanctuaire d'Apollon Lpicurius, les artistes qui avaient tra-
vaillé à Olympie sous la direction de Phidias et d'Alcatnène.

Ce qui, du reste, avait dû rendre très-célèbre et faire imiter immédia-
tement le bouclier de la Minerve n'était pas seulement la beauté de cha-
cun des groupes de combattants pris en lui-même, mais encore la
nouveauté de la disposition de ces groupes. jNous croyons que l'on ne
saurait citer antérieurement aucune composition aussi complexe, occu-
pant ainsi tout le champ d'un bouclier. Postérieurement même, cela est
assez rare. Nous n'en connaissons qu'un autre exemple grec, et encore
est-il, d'après son style, presque du temps d'Auguste. C'est dans le bas-
relief du musée de Naples, où les deux figures allégoriques de l'Europe
et de l'Asie soutiennent un bouclier où est représenté le troisième combat
(VAlexandre contre Darius, livré à Arbèles, H E1II MAXH TPITH

1IPG2 AAPEION IENOMENH EN APBHAOI^2. L'auteur de cette composi-
tion, pleine de mouvement et qui certainement n'est pas dépourvue de
mérite, s'était inspiré de l'idée première inventée par Phidias.

jNous ne parlons pas d'un vase du musée du Louvre, où Quatremère
de Quincy avait cru reconnaître un reflet de la composition du bou-
clier de la Minerve. Il suffit de comparer cette peinture, publiée par
Millin3, au bouclier de la statuette du temple de Thésée, pour faire aban-
donner toute idée de ce rapprochement.

Quatremère, en revanche, a fort bien expliqué la raison qui faisait
(pie l'on ne pouvait enlever du bouclier la figure du Phidias, quelque désir

1. Pausan., X, 34, 4.

2. Millin, Galerie mythologique, pl. X(l. i\° 'MVv.

3. Vases peints, t. J. pl. LXl, cl Galerie mythologique, pl. GXXXV, n° i98.
 
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