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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Nr.1
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Ronchaud, Louis de: Les statues du Parthénon
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https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0012

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8 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sentée, et ensuite d'établir un ordre logique entre les nombreux person-
nages de cette grande scène. En cela je suivais l'exemple donné par
Otfried Millier dans son explication du fronton occidental, de celui même
qui me reste à décrire. Ici je n'ai guère qu'à suivre respectueusement le
maître, déjà suivi par M. Beulé, dont l'autorité est venue ainsi se joindre à
celle de l'illustre archéologue de Gottingue 1.

On savait par Pausanias 2 que le sujet du fronton postérieur était la
dispute de Minerve avec Neptune au sujet de l'Attique. La manière dont
cette dispute fameuse est ordinairement racontée ne saurait, il faut
l'avouer, convenir à la représentation que nous offre le dessin de Garrey.
Mais n'oublions pas qu'il y avait à Athènes plusieurs traditions concer-
nant la victoire par laquelle Minerve prit possession définitive du sol sur
lequel elle devait régner. Ges traditions, qui présentaient la même idée
sous plusieurs formes différentes, ne nous sont pas toutes connues. Phi-
dias a dû choisir, parmi les fables qui avaient cours, celle qui prêtait le
mieux au déploiement de son art. Au besoin il a pu en imaginer une nou-
velle. De même que les poètes, les artistes grecs avaient, à l'endroit des
traditions religieuses et nationales, une liberté limitée seulement par la
nécessité de faire comprendre et adopter leurs inventions aux imagina-
tions populaires, si vives d'ailleurs et si subtiles.

Suivant une des traditions qui nous sont parvenues, Neptune aurait
fait jaillir du sommet de l'Acropole une source salée, et Minerve aurait
répondu à ce défi en faisant naître l'olivier. G'est ce que raconte Héro-
dote 3 ; cette version est aussi celle de Pausanias 4. Mais il en existe une
autre, d'après laquelle le dieu des mers aurait fait sortir de la terre, par
un coup de son trident, non une vague de la mer, mais un cheval sau-
vage 5. Il ne paraît pas que l'olivier ait jamais figuré au fronton du Par-
thénon ; on aurait même quelque peine à trouver une place pour l'y
mettre, à moins de le faire pousser entre les jambes de Neptune, ce qui
semblerait assez ridicule. Il existe, il est vrai, à Londres0, un fragment
de marbre qui représente un pied colossal et un morceau de tronc
d'arbre; mais ce fragment ne peut avoir appartenu au Parthénon, puis-
qu'il est en marbre de l'Hymette et non en marbre pentélique; il faisait

1. Voyez le mémoire de Millier intitulé : De signis oliiti in postieo Parthenonis
faaligio positis commentatio, dans le De Phidia et operibus, Gottingue. 1827.

2. I, 24.

3. VIII, 55.

4. I, 26, 27.

5. Servius ad Virgil., G., I, 12.
(i. Mus. brit., n° 256.
 
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