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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Galichon, Émile: Dessins de M. Ingres: deuxième série
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https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0043

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DESSINS DE M. INGRES. 39

tions et les esquisses se rattachant à des tableaux peints ou projetés;
dans la deuxième seront les portraits, et dans la troisième les études
sans destination connue.

COMPOSITIONS ET CROQUIS

LA NAISSANCE DES MUSES.

Jupiter est assis sur un trône, au milieu d'un bois de lauriers. Grand par le calme
même de son attitude, il assiste à la naissance de ses filles. Mnémosyne, couchée à ses
pieds sur un lit, est assistée par Lucine assise auprès d'elle. La déesse met au monde la
dernière des Muses qui, par une superbe audace du peintre, naît dans toute la pléni-
tude de la grâce et de la beauté. Les huit filles de Jupiter, réunies autour du lit de leur
mère, acclament la naissance de cette sœur que l'Amour leur amène.

Cette œuvre1, si admirable de composition et de charme, a été peinte
sur le posticum du modèle d'un temple grec imaginé par M. Hittorff.
Elle appartient à M. le prince Napoléon, et fut exposée au Salon de 1859.

PHI LÉ MON ET BAUCIS.

Jupiter et Mercure se révèlent à Philémon et Baucis qui, sans les connaître, leur
avaient donné l'hospitalité. Les deux vieillards, saisis de frayeur, tombent à genoux.
Dans le fond, à travers la porte, on aperçoit la foudre qui sillonne les cieux, les nuages
qui crèvent sur le bourg, dont Jupiter irrité fera disparaître tout vestige. La demeure
seule de Philémon et Baucis sera épargnée; le roi de l'Olympe la changera en un temple
de marbre, qu'il confiera à leurs soins.

Le dessin, exécuté à la mine de plomb, lavé d'encre de Chine, rehaussé de blanc,
est signé à gauche : ,/. Ingres fecitj -ISBo. A. droite : Hommage de liante estime et
d'affectueux dévouement. Ingres à M. le comte de Nieurskerke> aoust 4 855.

Ce fut à Rome que M. Ingres imagina cette composition, dans laquelle
on admire les belles lignes du corps de Mercure, la majesté de Jupiter et
la frayeur respectueuse des vieillards. La première pensée, peu diffé-
rente du dessin de M. le comte de Nieuwerkerke, a été donnée par
M. Ingres à l'Académie de la ville du Puy. Elle a été gravée au trait dans
le recueil de ttéveil. Je me rappelle aussi avoir vu passer en vente un
croquis pour ce sujet. Il était vivement tracé à la plume et de dimensions
beaucoup plus petites.

l'âge d'or.

Notre premier travail sur les dessins exposés de M. Ingres en mentionnait quel-
ques-uns pour cel te grande composition, malheureusement laissée pour toujours inache-

1. A L'exposition des dessins, il ne figurait, de cette composition, qu'une photographie.
 
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